Israël a annoncé qu’il éliminait tous les droits de douane restants sur les importations américaines, quelques heures avant que l’administration Trump ne mette en œuvre des taxes réciproques de grande ampleur contre ses partenaires commerciaux mondiaux.
La décision, révélée mardi par des responsables israéliens, doit encore être approuvée par le ministre de l’Économie, Nir Barkat, et par la commission des finances du Parlement, mais tous deux devraient soutenir cette mesure.
« Les droits de douane sur toutes les importations en provenance des États-Unis seront annulés », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
Le timing semble être délibérément calculé pour éviter les conséquences économiques potentielles alors que le président Donald Trump se prépare à ce que son administration a surnommé le « jour de la libération » le 2 avril, lorsque de nouveaux tarifs douaniers seront annoncés dans le monde entier.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a signé le décret mettant fin aux droits de douane, a déclaré que cette décision visait à sauvegarder l’économie israélienne et à renforcer les relations internationales.
« L’élimination complète des droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis constitue une étape importante dans la protection de l’économie israélienne au cours d’une période délicate et dans le renforcement des liens économiques avec notre principal allié, les États-Unis », a déclaré M. Smotrich dans un communiqué conjoint avec M. Barkat et le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Les États-Unis sont le premier partenaire commercial d’Israël, avec un commerce bilatéral évalué à 34 milliards de dollars en 2024. Les deux pays ont conclu un accord de libre-échange depuis 40 ans, et environ 98 % des produits américains entrent déjà en Israël sans être taxés.
Selon le ministère israélien des Finances, les droits de douane restants ont principalement affecté les importations agricoles et ont généré des recettes d’environ 11,3 millions de dollars par an.
« La suppression des droits de douane sur les produits américains est une nouvelle étape dans l’ouverture du marché à la concurrence, la diversification de l’économie et la baisse du coût de la vie », a déclaré le Premier ministre Benyamin Netanyahou. « Outre les avantages économiques pour l’économie et les citoyens d’Israël, cette mesure nous permettra de renforcer l’alliance et les liens entre Israël et les États-Unis. »
Le ministre de l’économie, M. Barkat, a décrit l’élimination des droits de douane comme « une étape complémentaire des relations commerciales bilatérales qui promouvra la poursuite de la coopération économique à l’avenir ».
Cette décision intervient alors que les marchés mondiaux se préparent à l’annonce du président Trump le 2 avril. Selon Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, M. Trump dévoilera son plan visant à imposer des droits de douane réciproques à la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis, « sans aucune exemption à ce jour ».
Bien que les taux spécifiques ne soient pas encore annoncés, les économistes et les experts en commerce prévoient que la Maison-Blanche augmentera les droits de douane américains dans le monde entier de 9 à 18 %. Les analystes de Goldman Sachs ont suggéré que les taux réels pourraient être encore plus élevés, car « les responsables de l’administration ont dit explicitement que les taux tarifaires qui seront bientôt annoncés sont censés servir de base de négociation, incitant ainsi l’administration à proposer des taux plus élevés dès le départ ».
Le secteur agricole israélien pourrait être confronté à des défis liés à la suppression des droits de douane, selon le ministère de l’Agriculture, qui a indiqué qu’il pourrait fournir une compensation aux agriculteurs israéliens si les politiques tarifaires du président Trump ont un impact négatif sur le secteur.
M. Trump a déjà annoncé des droits de douane de 25 % sur les voitures et les pièces détachées importées à compter du 2 avril, la collecte commençant le 3 avril, et il a évoqué des projets d’imposition de droits de douane sur les produits pharmaceutiques importés. Le président américain s’est dit ouvert à la négociation de ces droits de douane en échange d’accords favorables, mais ces accords ne seront pas conclus avant le 2 avril.
Neil Shearing, économiste en chef du groupe Capital Economics, prédit que l’effet combiné de toutes ces mesures tarifaires portera les droits de douane américains à « leur niveau le plus élevé depuis les années 1940 ».
Avec Reuters
De NTD News
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