Israël frappe Beyrouth pour la première fois depuis le début du cessez-le-feu

La frappe aérienne contre un bastion du Hezbollah a marqué une escalade des attaques d'Israël contre le groupe terroriste près de sa frontière

Par Dan M. Berger
29 mars 2025 21:41 Mis à jour: 29 mars 2025 21:41

Israël a lancé une attaque aérienne sur Beyrouth vendredi, sa première attaque sur la capitale libanaise depuis le cessez-le-feu de novembre entre Israël et le Hezbollah.

L’armée israélienne a confirmé avoir frappé un site de stockage de drones du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, à Dahiyeh, un bastion du Hezbollah.

Elle a déclaré avoir mené cette attaque après le tir de roquettes sur Israël depuis le Liban, plus tôt dans la matinée, « en violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban ».

Le 21 mars, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré qu’elles avaient également frappé des centres de commandement du Hezbollah, des sites d’infrastructure terroriste, des lanceurs et des terroristes dans le sud du Liban.

Elle s’est engagée à poursuivre ses opérations « afin d’éliminer toute menace pour les civils de l’État d’Israël ».

Le Hezbollah a nié avoir lancé les projectiles et a accusé Israël de chercher un prétexte pour continuer à attaquer le Liban.

L’IDF a averti les habitants de Dahiyeh, par un message sur X en arabe, d’évacuer les bâtiments qui s’y trouvent.

« Vous vous trouvez à proximité d’installations affiliées au Hezbollah », indique le message, accompagné d’une carte sur laquelle les bâtiments sont marqués en rouge.

Le chaos s’est emparé de la zone alors que les Libanais tentaient de fuir, et un important nuage de fumée s’est élevé au-dessus de la ville à la suite de la frappe.

Les FDI ont déclaré avoir intercepté l’un des deux projectiles tirés sur Israël, l’autre étant tombé en territoire libanais.

Intervention du président français

Emmanuel Macron a protesté contre les bombardements israéliens et a déclaré qu’il appellerait le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour en discuter.

Pour lui, aucune activité n’a justifié l’attaque israélienne.

« Le cadre convenu entre le Liban et Israël n’a pas été respecté aujourd’hui par Israël, de manière unilatérale, et sans que nous disposions d’informations ou de preuves sur l’événement déclencheur », a affirmé M. Macron.

Il a fait savoir qu’il appellerait le président Trump « dans les prochaines heures » et M. Netanyahou « dans les prochaines 48 heures » pour en parler.

Rappels des évènements

Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et les représailles israéliennes sur Gaza, le Hezbollah a lancé des attaques intensives à la roquette sur le nord d’Israël, forçant l’évacuation de 100.000 Israéliens vivant dans les localités frontalières.

Des personnes se rassemblent sur le site d’une frappe israélienne dans le sud de Beyrouth le 28 mars 2025. (-/AFP via Getty Images)

Israël a lancé une offensive terrestre en septembre 2024. Un accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2024 prévoyait le retrait militaire du Hezbollah au nord du fleuve Litani et le retrait des FDI du territoire libanais avant la fin du mois de janvier, délai repoussé au 18 février.

Seules l’armée libanaise et la force de maintien de la paix de l’ONU sont autorisées à opérer au sud du fleuve Litani.

Israël a toutefois maintenu cinq positions juste à l’intérieur de la frontière libanaise après cette date.

Selon des analystes, ces positions étaient en hauteur, ce qui a permis aux FDI de confirmer que le Hezbollah ne se réinstallait pas près de la frontière.

Israël s’est réservé le droit de répondre à tout signe de présence du Hezbollah au sud du fleuve Litani.

La coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a déclaré qu’Israël avait mené des dizaines de frappes aériennes et de drones dans le sud et l’est du Liban contre le Hezbollah depuis le début du cessez-le-feu.

Intervention du Premier ministre israélien

« Quiconque n’a pas encore intégré la nouvelle situation au Liban a reçu un rappel supplémentaire de notre détermination », a déclaré M. Netanyahou dans un communiqué publié par son gouvernement.

« L’équation a changé ; ce qui prévalait avant le 7 octobre ne se reproduira pas. Nous ne permettrons pas que l’on tire sur nos communautés, pas même un tout petit peu. »

Les dirigeants israéliens ont déclaré qu’ils ne toléreraient pas que le Hezbollah opère à proximité de la frontière israélienne, comme il l’a fait – en violation d’une résolution de l’ONU – pendant deux décennies avant le 7 octobre 2023.

Avec Associated Press et Reuters

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