Les carabiniers de Reggio Emilia, dans le nord de l’Italie, ont interpellé 18 personnes dont un maire et des médecins soupçonnés d’avoir procédé à des manipulations psychologiques sur des enfants pour les soustraire à leurs parents et les « vendre » à des familles d’accueil.
L’affaire révélée jeudi par les médias italiens, et confirmée à l’AFP par les carabiniers, implique des personnalités politiques, des médecins, ainsi que des psychothérapeutes d’une association d’aide sociale de Moncalieri, près de Turin, perquisitionnée jeudi matin par les forces de l’ordre.
Le maire de la commune de Bibbiano, près de Reggio Emilia, a également été arrêté et assigné à résidence.
Poursuivis notamment pour « violences sur mineurs » et « tentative d’extorsion », ils sont soupçonnés d’avoir pris part à une vaste organisation visant à manipuler des enfants via des séances de « lavage de cerveau », utilisant parfois des électrochocs présentés comme une « petite machine aux souvenirs » auprès des jeunes victimes.
L’enquête démarrée en 2018 et baptisée « Anges et démons » a permis de mettre au jour une ruse visant à « faire passer pour un modèle en matière de sauvegarde de mineurs victimes d’abus ce qui était en réalité un business illicite au détriment d’enfants », selon le quotidien La Repubblica.
« Selon le parquet, l’objectif du groupe de personnes poursuivies étaient de soustraire des enfants à des familles dans des situations sociales difficiles et de les confier, moyennant rétribution, à d’autres parents », selon le journal Il Corriere della Sera.
Parmi les stratagèmes utilisés figurent des dessins d’enfants falsifiés auxquels étaient ajoutés des connotations sexuelles, des thérapeutes déguisés en « méchants » personnages de contes de fées et se faisant passer pour des parents malveillants ainsi que de faux souvenirs d’abus sexuels générés via des stimulations électriques.
Des cas d’agressions sexuelles auraient été signalés au sein des familles d’accueil, parmi lesquelles figurent les gérants d’un sex-shop ainsi des personnes présentant des troubles psychologiques, selon La Repubblica.
Les faits ont été jugés suffisamment graves pour que le chef du gouvernement Giuseppe Conte, actuellement en déplacement au Japon pour le G20, exprime sa stupéfaction : « Si elles étaient confirmées, ces accusations seraient effrayantes et bouleversantes », a-t-il réagi jeudi depuis Osaka en marge du G20.
Le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (extrême droite) a quant à lui aussitôt réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête sur le dispositif des maisons d’accueil en Italie.
Avec AFP
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