La Juventus Turin a écopé mardi d’une forte amende pour avoir réglé des salaires en différé, mais négocié au passage l’arrêt d’autres procédures devant la justice sportive, notamment celle pour fraudes comptables qui lui vaut un retrait définitif de dix points.
L’accord sollicité par la Juve et accepté mardi par le tribunal de la Fédération italienne de football met un point final à l’ensemble des procédures devant la justice sportive visant le club turinois. Ce dernier écope d’une amende de plus de 700.000 euros dans l’affaire dite de « manœuvres salariales », mais il échappe à un retrait de points supplémentaires en championnat pour avoir accepté de plaider coupable.
Pour obtenir cette relative clémence, la Juve a renoncé à tous les recours possibles dans les deux affaires, selon la fédération. In fine, cela rend définitif le retrait de dix points infligé en Serie A pour des fraudes comptables lors de transferts de joueurs. Le club bianconero, septième avant l’ultime journée de championnat, peut au mieux terminer sixième voire cinquième, ce qui le qualifierait pour la prochaine Ligue Europa.
Dans un communiqué, la Juventus a expliqué avoir agi « dans l’intérêt de la société, de ses actionnaires et de toutes les parties prenantes » afin de « mettre un point final » à cette période « d’instabilité ».
Andrea Agnelli demande un délai supplémentaire
Mardi, dans l’affaire des salaires, la justice sportive lui a infligé une amende de 718.240 euros, en plus d’amendes réclamées à sept ex-responsables du club allant de 10.000 à 47.000 euros. L’ex-Président de la Juve, Andrea Agnelli, a demandé un délai supplémentaire pour parvenir à un accord avec le parquet fédéral. Il ne sera jugé que dans quelques semaines par la fédération dans ce dossier, selon la même source.
D’après le quotidien La Stampa, propriété, comme la Juventus, de la famille Agnelli, la club a accepté cette solution et s’est engagé à ne pas présenter un recours afin d’éviter une éventuelle pénalité de points qui l’aurait potentiellement éloigné encore davantage des différentes compétitions européennes la saison prochaine.
La « Vieille Dame » et plusieurs ex-dirigeants, dont les anciens Président Andrea Agnelli, vice-Président Pavel Nedved et directeur sportif Fabio Paratici, avaient été renvoyés devant le tribunal fédéral pour le paiement en différé de certains salaires de joueurs, sans en avoir dûment référé aux instances, selon la Fédération italienne de football.
Ces « manœuvres » sur les salaires, visant à baisser artificiellement les pertes dans les bilans annuels pendant la pandémie de Covid-19, avaient été relevées par le parquet de Turin dans une enquête judiciaire.
Accords privés et accords confidentiels
Le club est accusé d’avoir annoncé officiellement le non-paiement de plusieurs mois de salaires, mais d’avoir en fait convenu avec ses joueurs, via des accords privés, d’en payer une grande partie sur un exercice comptable ultérieur. Il est reproché aux dirigeants turinois d’avoir déposé auprès de la Ligue italienne les accords de non-paiement de quatre mensualités (mars à juin 2020) pour 21 joueurs et l’entraîneur, mais pas les accords privés convenus avec eux pour en régler trois sur quatre plus tard.
Des manœuvres similaires auraient été réalisées lors de la saison suivante 2020/21. La Juventus est également accusée d’avoir conclu des « accords confidentiels » avec d’autres clubs (Sampdoria, Atalanta, Udinese, Bologne, Cagliari) lors de transferts, à l’insu des instances.
Le parquet de Turin avait requis en décembre le renvoi en procès du club et de douze dirigeants et ex-dirigeants pour différentes malversations financières présumées. Une décision sur un éventuel procès n’est toutefois pas attendue avant l’automne.
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