Italie : le maire de Riace, « village des migrants » est interdit de séjour dans sa propre commune

19 octobre 2018 15:49 Mis à jour: 19 octobre 2018 16:45

Le maire de la commune calabraise de Riace, en résidence surveillée depuis le 2 octobre sous l’accusation d’aide à l’immigration clandestine, a vu son assignation levée mardi par la justice qui l’a toutefois interdit de séjour dans sa commune.

Les avocats de Domenico Lucano, le maire de Riace, réclamaient devant le tribunal de Reggio de Calabre (sud) la levée de l’assignation à résidence de leur client, qui avait aussi été suspendu de sa fonction par le préfet.

Le juge en charge du dossier avait motivé sa décision en raison de la possible réitération du délit reproché à M. Lucano, 60 ans.

Ce dernier recouvre donc la liberté mais se retrouve dans le même temps interdit de séjour sur le territoire de sa commune, considérée comme un modèle en matière d’intégration des migrants.

Vue de Riace, dans le sud de l’Italie en Calabre. (Photo : MARIO LAPORTA/AFP/Getty Images)

Son village de 1 800 habitants faisait partie depuis des années du dispositif italien dit « Sprar » (Système de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés) qui consiste en des centres gérés par les municipalités locales, via des subventions publiques.

Une rue de Riace (Italie)(Photo : MARIO LAPORTA/AFP/Getty Images)

Le gouvernement italien formé par La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) remet actuellement en question ce système d’accueil des migrants dans des petites structures.

« Même sans les aides publiques nous continuons seuls parce qu’au fil des années nous avons construit des aides à l’intégration qui font aujourd’hui la différence », a déclaré mardi Domenico Lucano, quelques heures avant de connaître la décision du tribunal.

Maire depuis 2004, proche de la gauche, il est soupçonné d’aide à l’immigration clandestine pour avoir favorisé des mariages blancs afin d’aider des femmes déboutées du droit d’asile à rester en Italie.

Il est aussi accusé de s’être passé d’appel d’offres pour attribuer la gestion des déchets de son village à des coopératives liées aux migrants.

Il y a deux ans, Domenico Lucano avait été classé à la 40e place parmi les 50 personnes les plus influentes du monde par le magazine américain Fortune.

D. S avec AFP

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