Christine Cotton est biostatisticienne, ex-PDG d’une société de recherche sous contrat spécialisée dans la gestion des essais cliniques pour l’industrie pharmaceutique.
Pendant 23 ans, elle a travaillé sur plus de 500 essais cliniques dans des domaines thérapeutiques variés pour le compte de grands laboratoires (Pierre Fabre, Roche, Sanofi, Aventis, Bayer, Pfizer, AstraZeneca, Ipsen, Janssen-Cilag, Virbac, etc.) ainsi que sur des études observationnelles.
Début 2022, Christine Cotton a publié un rapport d’évaluation des pratiques méthodologiques mises en œuvre dans les essais Pfizer lors du développement du vaccin à ARN-messager contre le Covid-19.
Elle a également été auditionnée dans le cadre de l’enquête sur les effets indésirables des vaccins anti-Covid diligentée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
Elle vient de publier Tous vaccinés, tous protégés ? – Chronique d’une catastrophe sanitaire annoncée, aux éditions Guy Trédaniel. Un ouvrage qui mêle contre-enquête scientifique sur les essais cliniques et témoignages de victimes d’effets indésirables graves des vaccins anti-Covid.
Dans ce livre, Christine Cotton revient notamment sur les déviations et les biais méthodologiques qu’elle a identifiés lors des essais ayant conduit au développement du vaccin Cominarty de Pfizer/BioNTech, au regard des bonnes pratiques cliniques en vigueur dans l’industrie pharmaceutique.
« L’essai clinique Pfizer présente un certain nombre de déviations graves par rapport au suivi des normes établies par le Conseil international sur l’harmonisation des exigences techniques relatives à l’homologation des médicaments à usage humain (ICH) », souligne Christine Cotton.
« L’essai est défini de façon à ne pas faire de tests PCR pour tous les participants. C’est un biais statistique méthodologique majeur, puisque potentiellement vous manquez des cas Covid. Lorsque vous choisissez votre méthode, vous n’êtes pas censé privilégier des méthodes qui créent des biais dans les résultats », ajoute-t-elle.
Selon la biostatisticienne, les résultats d’efficacité annoncé par Pfizer/BioNTech en décembre 2020 sont également erronés.
« Quand on reprend les résultats de décembre 2020, il n’y a aucune preuve statistique qu’il y a un effet sur les formes graves, pour la bonne raison qu’il n’y en a pas eu assez dans l’essai clinique pour prouver une différence entre le placebo et le vaccin. »
Christine Cotton pointe également du doigt la gestion de certains sites ayant participé à l’essai clinique, notamment le site de l’hôpital militaire central de Buenos Aires, en Argentine, dont l’un des participants, Augusto Roux, un avocat de 36 ans, a souffert de pathologies graves pendant l’essai clinique qui n’ont pas été reportées dans la base de données.
« Non seulement on n’a pas reporté qu’il avait eu une péricardite, mais ses analyses de sang étaient absolument déplorables, il était entre la vie et la mort. Et ça, ça n’apparaît pas dans les résultats. »
« Ce centre a recruté à lui seul 5700 participants sur les quelque 40 000 participants à travers le monde. Vous voyez le biais méthodologique majeur que cela introduit si, dans ce centre-là, vous avez des résultats d’efficacité qui sont faux, des résultats de tolérance qui sont faux. »
« C’est évidemment un centre à auditer de toute urgence. D’ailleurs, les agences de santé auraient dû se précipiter et faire un audit, à la suite de l’affaire Augusto Roux. Que s’est-il passé ? Rien ! »
Pour Christine Cotton, l’affaire Maddie de Garay, une Américaine de 12 ans ayant participé à l’essai clinique pédiatrique Pfizer/BioNTech et qui a souffert d’effets indésirables graves dans les 24 heures ayant suivi sa 2e injection à l’hôpital pour enfants de Cincinnati, mais dont toutes les pathologies n’ont pas été reportées dans les résultats, indique que l’essai sur les adolescents « ne peut se prévaloir d’avoir des données fiables concernant la tolérance », voire laisse à penser à une tentative manifeste « de dissimuler des effets graves ayant conduit à une menace vitale ».
En contact avec de nombreuses victimes d’effets indésirables post-vaccinaux en France, Christine Cotton déplore également le manque de considération de la part des professionnels de santé et des pouvoirs publics à leur égard.
« Il faut absolument que l’on arrête d’être dans le déni. Il y a des gens qui agonisent chez eux dans l’indifférence générale, et ça c’est insupportable, observe la biostatisticienne. Non seulement on ne les soigne pas, mais en plus on leur dit qu’ils sont fous. Pour les victimes, c’est le pire de tout. »
Au regard de ses conclusions sur la gestion des essais cliniques Pfizer/BioNTech, Christine Cotton évoque également la question de la responsabilité des laboratoires dans l’indemnisation des effets indésirables.
« Si l’essai clinique est mal fait, que deviennent les contrats qui dédouanent les laboratoires de l’indemnisation des effets indésirables ? Normalement, les autorités commandent les produits sur la base de résultats fiables. Que fait-on si ce n’est pas le cas ? On revoit les contrats, on fait payer aux laboratoires tous les effets indésirables ? C’est ce que je ferais. Je ferais payer tous les effets indésirables aux laboratoires pharmaceutiques. »
D’après Christine Cotton, en validant le développement accéléré des vaccins anti-Covid via l’octroi d’Autorisations de mise sur le marché (AMM) conditionnelles, les agences de santé ont créé un dangereux précédent dont les laboratoires pharmaceutiques pourraient profiter dans le cadre du développement de nouveaux produits.
« Si l’on reproduit cette façon de fonctionner, c’est-à-dire des essais bâclés avec des méthodes foireuses, on va avoir sur le marché, à partir de maintenant, des produits potentiellement inefficaces, voire toxiques puisqu’ils n’auront pas été testés dans des conditions permettant d’être sûrs de l’efficacité ou de la tolérance. »
Et Christine Cotton de conclure : « La démarche scientifique ne consiste pas à croire mais à vérifier. »