Ce mercredi 26 juin, à l’occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, Epoch Times publie le témoignage poignant de Jinhua, une Chinoise ayant dû fuir sa terre natale suite à quinze années de persécution par le régime communiste chinois.
Retourner à son authenticité première
« Je m’appelle Yang Jinhua et j’ai 51 ans. J’ai travaillé à l’usine n° 14 d’un fabricant de vêtements de la ville de Laixi, dans la province du Shandong, jusqu’à ce qu’elle fasse faillite en 2002. J’ai commencé à pratiquer le Falun Gong en octobre 1998. Après avoir lu le Zhuan Falun, texte principal de l’enseignement, j’ai compris que le but de la vie était de retrouver son origine première et retourner à son authenticité première et que je devais vivre selon le principe d’authenticité-bienveillance-tolérance pour devenir une personne meilleure et plus prévenante. Je regrettais de ne pas avoir appris la méthode plus tôt et j’ai participé aux exercices collectifs dans un parc local aussi souvent que j’ai pu. À l’époque, j’étais constamment pleine de joie. Dans la nuit du 19 juillet 1999, un ami m’a avertie de ne pas me rendre au parc pour les exercices collectifs du lendemain matin, car il avait entendu dire que Jiang Zemin, alors dirigeant du PCC, avait officiellement lancé une campagne d’éradication du Falun Gong qui commencerait le lendemain. Toute personne qui oserait faire les exercices de Falun Gong en public serait arrêtée et mise en prison.
La persécution a commencé le lendemain, le 20 juillet 1999. Tous les médias – télévisions, radios et journaux – diffusaient des mensonges sur le Falun Gong. Ayant personnellement bénéficié des bienfaits du Falun Gong, je me suis sentie obligée de dire au gouvernement que la méthode ne ressemblait en rien à ce qui était décrit dans la propagande. En raison de mes efforts de sensibilisation à la persécution du Falun Gong, j’ai été arrêtée douze fois au total et mon domicile a été perquisitionné trois fois au cours des quinze années suivantes, jusqu’à ce que je quitte la Chine en 2014.
Mes arrestations ont donné lieu à des détentions dans différents lieux. J’ai été détenue cinq fois dans une cellule de garde à vue de la ville de Laixi, trois fois dans le centre de détention de la ville de Laixi et deux fois dans le deuxième camp de travaux forcés pour femmes de la province du Shandong, également connu sous le nom de camp de travaux forcés de Wangcun (pour un total de cinq ans). Une fois, mon employeur m’a détenue dans un local de stockage pendant trois mois. Pendant ma détention, j’ai été soumise à toutes sortes de tortures physiques et de travaux forcés. À trois reprises, je me suis évanouie après qu’on m’a administré des décharges électriques.
Lorsque je n’étais pas détenue, j’étais harcelée et surveillée par la police. Mon téléphone était sur écoute. J’ai été contrainte de vivre loin de chez moi pendant sept ans au total.
Ma mère a été forcée de remettre ses livres de Falun Gong peu après le début de la persécution et a donc abandonné la pratique. La police l’a également harcelée et elle a dû déménager trois fois. De peur d’être impliquées, mes sœurs ont rompu les liens avec moi.
Des détentions marquées par la torture
J’ai été soumise à diverses formes de mauvais traitements dans différents établissements de détention.
- Administration de médicaments contre son gré dans un hôpital psychiatrique
Shao Jun, alors chef de la section politique du poste de police de la ville de Laixi, a fait pression sur ma famille pour qu’elle m’envoie dans un hôpital psychiatrique le 28 juillet 1999, parce que j’avais refusé d’écrire une déclaration de renoncement au Falun Gong. L’hôpital m’a forcée à prendre des médicaments psychiatriques avant chaque repas. Ces médicaments ont provoqué de graves effets secondaires et endommagé mon système nerveux central. J’ai également été forcée de regarder en permanence des programmes télévisés attaquant le Falun Gong. Les souffrances physiques et mentales étaient indescriptibles. Sans ma croyance, je n’aurais pas pu m’en sortir. Ma mère m’a fait sortir vingt jours plus tard après avoir réussi à payer des frais médicaux onéreux.
- La tête piétinée avec des bottes dans le centre d’accueil de la ville de Laixi
J’ai été détenue une fois dans le centre d’accueil de la ville de Laixi. En novembre 1999, je récitais les enseignements du Falun Gong lorsque le policier Wu du poste de police de Chengguan m’a remarquée. Il m’a saisie par les cheveux, m’a maintenue au sol et m’a piétiné la tête et le corps avec ses bottes de cuir.
- Gavage au centre de détention de Shijingshan à Pékin
Pendant ma détention au centre de Shijingshan, j’ai été gavée le 14 juin 2000, parce que j’avais entamé une grève de la faim en guise de protestation. On m’a fait sortir de ma cellule et on m’a placée sur un lit dans le couloir. Plusieurs gardiens m’ont tenu les membres et deux femmes médecins ont inséré un tube dans ma bouche et m’ont nourrie de force avec de l’eau salée. Elles n’ont arrêté que lorsque ma bouche a saigné.
- Menottes, flagellation et décharges électriques à la suite d’une arrestation en 2000
J’ai été arrêtée à Pékin le 19 juillet 2000 et emmenée au poste de police du parc Yuyuantan, où les policiers m’ont menottée à un arbre dans la cour pendant trois heures. Plus tard dans la nuit, ils m’ont transférée au centre de détention de la ville de Shijiazhuang, dans la province voisine du Hebei.
Le lendemain, un gardien m’a menottée et m’a emmenée dans une salle d’interrogatoire, où il a enchaîné les menottes au dossier d’une chaise. Cette nuit-là, un autre gardien a attaché le haut de mon corps au dossier d’une chaise et mes jambes à un banc. Il a ensuite enroulé un fil électrique autour du bout de mes doigts et de mes orteils et m’a infligé trois fois des décharges électriques. Je me suis évanouie à chaque fois. Le courant était plus fort à chaque fois. Des courants de forte et faible intensité étaient envoyés simultanément. J’avais l’impression que d’innombrables vers rampaient sur tout mon corps, mes organes internes et ma peau. Je ne sais pas combien de temps cela a pris, mais je me suis miraculeusement réveillée, avec seulement les mots : « Dafa est bon » dans mon esprit. Je savais que sans le pouvoir de la foi je n’aurais jamais survécu.
L’officier de police qui m’avait regardée avec malice a été extrêmement surpris, lorsqu’il a vu que je n’étais pas morte. Il m’a regardée, les yeux grands ouverts. Puis il s’est approché silencieusement et a démêlé les fils qui étaient enroulés autour de mon corps et m’a dit : « Si le Falun Dafa est bon, pratique-le secrètement, épargne-toi cette souffrance ». Le troisième jour (le 21 juillet), un détenu principal m’a fouettée avec un fouet en cuir très fortement sans interruption pour m’empêcher de faire la méditation dans la prison. Ce fouet m’a provoqué une douleur atroce et des dommages aux organes, mais n’a pas entraîné de blessures externes. Plus tard, j’ai été ramenée à Pékin et détenue au Bureau de liaison de la ville de Laixi à Pékin. Le 1er août 2000, les agents de police Shen Tao et Liu Guanghong de la ville de Laixi sont venus me chercher à Pékin et m’ont escortée jusqu’à la cellule de garde à vue de la ville de Laixi.
- Torture après mon arrestation en 2002
J’ai été de nouveau arrêtée le 12 avril 2002 et détenue au centre de détention de Dashan, ville de Qingdao, dans la province du Shandong. Le 8 mai 2002, les agents Shen Tao, Sui Guoqin et Zhang Luning m’ont passé les menottes et m’ont transférée au deuxième camp de travaux forcés pour femmes de la province du Shandong, où j’ai été détenue jusqu’en novembre 2006. Comme j’ai refusé de renoncer au Falun Gong, j’ai souvent été mise à l’isolement. Je ne me souviens pas du nombre de fois où j’ai subi ces mauvais traitements. À chaque fois, je n’avais pas le droit de dormir, de manger ou d’aller aux toilettes jusqu’à ce qu’on me laisse sortir de la cellule d’isolement. J’ai été détenue dans le camp de travail pendant 1570 jours, et chaque jour, j’étais forcée de m’asseoir sur un petit tabouret pendant de longues périodes. Mes fesses suppuraient, mais j’étais quand même forcée de m’asseoir.
Depuis mon arrestation le 12 avril 2002 et jusqu’au jour de ma libération en novembre 2006, j’ai été forcée de faire des travaux non rémunérés dans le centre de détention et le camp de travail, notamment coller des sacs à main, mettre des crayons et des stylos bille en boîte, tricoter des pulls, coudre des perles sur des vêtements, coudre de petits animaux en peluche, couper des fils de vêtements, tisser des nœuds chinois (une sorte de décoration), fabriquer des tapis, coudre des couettes, plier des boîtes de gâteaux de lune, enrouler des bobines et faire diverses décorations avec des colles toxiques.
Une mystérieuse prise de sang
La prise de sang a eu lieu en octobre 2004, alors que j’étais détenue dans le deuxième camp de travaux forcés pour femmes de la province du Shandong. J’avais 32 ans à l’époque et j’étais la plus jeune des détenues de l’équipe n° 2. Ce matin-là, le chef d’équipe m’a dit de monter dans un bus, où j’ai vu un policier qui m’attendait. Il ne m’a pas dit où le bus allait. Les fenêtres étaient toutes couvertes, de sorte que je ne pouvais pas voir l’extérieur. Après l’arrêt du bus, j’ai vu une cour avec plusieurs pièces. On m’a emmenée dans une pièce où une médecin a mesuré ma tension artérielle et écouté mon cœur – je ne me souviens pas du nombre d’examens physiques que j’ai subis dans le camp de travail avant cela. On m’a ensuite emmenée dans une deuxième pièce, où un agent m’a pressée fortement sur les doigts pour recueillir mes empreintes digitales. Dans la troisième pièce, une autre médecin m’a prélevé un tube de sang tellement énorme que j’ai été surprise. Le lendemain matin, j’ai demandé au chef d’équipe ce qui s’était passé lors du voyage en bus de la veille et il m’a répondu qu’il s’agissait simplement d’un examen physique. On ne m’a jamais communiqué les résultats de l’examen et j’ai peu à peu oublié.
À l’époque, je n’étais pas au courant des prélèvements d’organes sur des personnes vivantes orchestrés par le PCC. Après avoir fui la Chine le 30 juillet 2014, j’ai lu de nombreuses informations non censurées sur les prélèvements d’organes sur des personnes vivantes. Je me suis alors souvenue de l’épisode de la prise de sang et j’ai réalisé que j’avais peut-être été une personne visée pour le prélèvement d’organes.
Mettre un terme à l’atroce persécution du PCC contre les pratiquants de Falun Gong
Le Parti communiste chinois persécute le Falun Gong depuis 24 ans. Je lance ici un appel à toutes les bonnes volontés pour qu’elles contribuent, avec moi, à mettre un terme à l’atroce persécution du PCC contre les pratiquants de Falun Gong et mettre fin à ce crime horrible le plus rapidement possible. Le PCC devrait libérer tous les pratiquants de Falun Gong détenus illégalement dans des prisons, des camps de concentration et des hôpitaux psychiatriques.
Yang Jinhua, qui vit maintenant en France, a témoigné lors de la deuxième audience publique du Tribunal populaire indépendant (également connu sous le nom de China Tribunal) à Londres les 6 et 7 avril 2019. Présidé par Sir Geoffrey Nice, QC, le tribunal était composé de sept experts chargés de mener la toute première analyse indépendante au monde sur les prélèvements forcés d’organes en Chine.
Le 27 juin 2023, Jinhua a de nouveau témoigné devant le Parlement européen à Bruxelles.
Aujourd’hui, en France, la quinquagénaire peut librement cultiver et pratiquer sa foi.
Selon le site Minghui.org, ce sont au moins 100.000 cas de pratiquants de la discipline Falun Dafa à avoir subi des actes de torture dans les geôles chinoises.
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