Christian, agent d’entretien au lycée Gambetta d’Arras, estime que son acte de bravoure ne relève pas de l’exploit. En toute humilité, l’homme de 53 ans pense que « n’importe qui l’aurait fait ».
Vendredi dernier, Christian Berroyer s’est interposé face à l’assaillant Mohammed Mogouchkov, l’assassin de Dominique Bernard. Armé d’une simple chaise pour se protéger, il revient sur ce terrible moment qui aurait pu lui coûter la vie et a pris celle de ce professeur de français.
« J’ai pris une chaise, sans réfléchir, je suis sorti »
Lorsque l’assaillant, un homme de 20 ans fiché S, est entré dans le lycée Gambetta, à Arras ce vendredi 13 octobre en fin de matinée, il a dû faire face à plusieurs adultes, tous membres de l’établissement scolaire. Parmi eux, Christian, qui, comme les autres, a tenté de stopper l’individu dans son attaque.
Auprès de BFMTV ce lundi 16 octobre au matin, le quinquagénaire qui travaille depuis trois ans dans cet établissement scolaire en tant qu’agent d’entretien, a expliqué qu’il déjeunait « avec ses collègues » au moment des faits. Interpellé par un « mouvement de foule », il est allé voir ce qu’il se passait et a d’abord cru à une bagarre entre élèves. Mais une collègue a crié qu’il s’agissait d’un homme armé d’un couteau. « Il faut s’enfermer, il est en train de poignarder des gens », a aussitôt alerté l’enseignante.
Dans un premier temps, Christian s’est enfermé dans les locaux avec ses collègues. Puis, voyant que l’assaillant agressait le professeur de sport, il est ressorti après avoir mis en sécurité une jeune femme enceinte traumatisée. « Je suis redescendu, j’ai vu l’assaillant qui était encore avec le prof, j’ai pris une chaise, sans réfléchir, je suis sorti, et je suis allé au contact de l’assaillant en croyant qu’il n’avait qu’un couteau », détaille-t-il à nos confrères.
« Honnêtement, il m’a sauvé la vie »
Sur une vidéo, on voit effectivement Christian avec une chaise, tentant de repousser le terroriste avant de tomber au sol et de recevoir deux coups de pieds de la part de cet individu. Son chef Jacques tente de s’interposer après s’être saisi de la chaise que tenait Christian, mais il chute aussi et se prend deux coups de couteau, l’un dans la poitrine et l’autre au niveau des poumons. Grièvement blessé, son pronostic vital n’est désormais plus engagé. David, le professeur d’éducation physique, a lui aussi été blessé au visage avec l’arme blanche.
« La police est arrivée, a couru après l’assaillant. Ils l’ont tazé, après, nous avons été confinés », explique Christian. « Honnêtement, il m’a sauvé la vie », lâche-t-il en parlant de son chef. Beaucoup de personnes lui ont dit qu’il avait fait une belle action, mais l’agent d’entretien considère avoir juste fait son devoir de Français « qui a fait son possible pour éloigner l’agresseur ». Légèrement blessé, il est revenu travailler dès ce lundi 16 octobre au matin. « Si je reste chez moi, je vais cogiter », a-t-il assuré la veille auprès de France info, ajoutant : « Au travail, je vais être entouré de mes collègues et ça va me faire du bien. »
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