Des fonctionnaires des gouvernements japonais et sud-coréen se sont rencontrés pendant des heures vendredi à Tokyo pour discuter des restrictions d’exportation de produits chimiques décidées récemment par le Japon envers la Corée du Sud, sur fond de querelles diplomatiques qui se sont envenimées ces derniers mois.
Prévue pour durer environ deux heures, la réunion s’est prolongée au moins trois heures de plus, mais n’a manifestement rien donné. Sur les images montrées par les médias japonais au début de ce conciliabule, les interlocuteurs se regardaient en chiens de faïence autour d’une petite table et ne se sont pas même salués.
Cette réunion, que le Japon n’a volontairement pas intitulée « discussion » mais « séance d’explications », a été programmée après que Tokyo a décidé de durcir les conditions d’exportation vers la Corée du Sud de trois produits chimiques essentiels pour la fabrication d’écrans et semi-conducteurs, notamment pour les téléviseurs et smartphones.
« Nous avons répondu à toutes leurs questions et expliqué que ces mesures étaient basées sur les règles internationales », a déclaré à l’AFP un fonctionnaire japonais. La vente des matières concernées vers la Corée du Sud n’est en théorie pas interdite, mais une autorisation du gouvernement nippon est désormais requise et les procédures pour l’obtenir prennent 90 jours.
Les Sud-Coréens, eux, voit ces mesures comme des sanctions et les jugent contraires au droit international. Ils menacent de porter le différend devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
Notre « gouvernement fait de son mieux pour trouver une solution diplomatique à ce problème. J’espère que le gouvernement japonais fera de même », avait déclaré mercredi le président sud-coréen Moon Jae-in. « Nous ne pouvons exclure que cette situation se prolonge », avait-il cependant ajouté.
« Plus la dispute s’aggrave, plus il est difficile pour le président Moon ou le Premier ministre japonais Shinzo Abe de céder », a commenté dans une note Tobias Harris, analyste de Teneo consultancy.
Le gouvernement japonais réfute qu’il s’agisse d’une punition, mais ces mesures interviennent après que des tribunaux sud-coréens ont ordonné à des entreprises nippones de dédommager des Sud-Coréens qui avaient été forcés de travailler dans leurs usines au moment de la colonisation de la Corée par le Japon entre 1910 et 1945. Tokyo proteste vigoureusement.
Cela s’ajoute à d’autres querelles historiques interminables, dont celle relative aux « femmes de réconfort », Sud-Coréennes enrôlées dans les bordels de l’armée japonaise durant la guerre. Récemment, Séoul a décidé de liquider un fonds d’indemnisation créé avec Tokyo et qui devait solder ce différend.
E.T avec AFP
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