Le « Grand Anneau », imposante structure en bois qui sera le symbole visuel de l’Expo-2025 à Osaka, a été voulu par son créateur, le Japonais Sou Fujimoto, comme un hommage à l’histoire architecturale de son pays et un symbole d’unité.
Cette impressionnante structure de 2 km de circonférence encerclera des dizaines de pavillons nationaux entre le 13 avril et le 13 novembre 2025 pour cette Exposition universelle dont le thème sera « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain ».
L’Expo, qui permet tous les 5 ans aux pays participants de montrer pendant 6 mois leurs atouts technologiques et culturels, est une « opportunité vraiment belle et précieuse où tant de cultures différentes se retrouvent… », se réjouit dans un entretien à l’AFP Fujimoto sous les imposantes poutres en treillis du Grand Anneau.
« La forme la plus simple, le cercle »
« Tant de pays se réunissent en un seul endroit pour créer de la diversité et de l’unité », à un moment où le Moyen-Orient et l’Ukraine sont plongés dans des conflits, ajoute-t-il.
Et pour ce projet, l’architecte réputé de 53 ans a choisi « la forme la plus simple, le cercle ».
Des techniques traditionnelles d’assemblage de piliers en bois inspirées de la plate-forme surélevée du temple Kiyomizu à proximité de Kyoto ont été utilisées pour la construction.
« Le Japon a une longue histoire » de bâtiments en bois
L’Expo est une « merveilleuse occasion de montrer que le Japon a une longue histoire » de bâtiments en bois, s’enorgueillit Fujimoto.
Le cèdre japonais et le bois de hinoki, ainsi que le cèdre rouge européen plus résistant, ont été renforcés avec du métal pour les rendre résistants aux tremblements de terre.
Les poutres en bois soutiennent un toit en pente, haut de 20 m à son point le plus élevé, pour protéger les visiteurs du soleil ou de la pluie.
Le toit sert également de « passerelle » avec vue imprenable sur Osaka et sa baie depuis cette île créée artificiellement pour l’occasion à l’entrée maritime de la ville.
Des ventes de billets poussives pour un budget à la hausse
Mais le défi le plus complexe pour cette Expo-2025 n’est pas forcément architectural.
Les organisateurs, qui ont du mal à susciter l’enthousiasme, font face à des ventes de billets poussives et aux inquiétudes du public concernant l’explosion du budget de l’évènement. Seuls 7,4 millions de billets ont été vendus en 2024, soit la moitié de l’objectif espéré par les organisateurs, qui misent sur 28 millions de visiteurs.
Dans le même temps, l’inflation et la pénurie de main-d’oeuvre au Japon ont fait grimper le budget total de construction de 27% par rapport aux estimations de 2020, pour atteindre environ 1,4 milliard d’euros (235 milliards de yens). Mais Fujimoto fait valoir que l’augmentation du budget était en partie due à la hausse des prix liée à la guerre en Ukraine, « que personne n’aurait pu prévoir » à l’époque.
Seulement 12,5% de la structure temporaire réutilisable après l’Expo
Il veut aussi croire que « son » Grand Anneau a une valeur plus profonde que son coût d’environ 210 millions d’euros (34,4 milliards de yens). Selon lui, l’utilisation du bois évoque le « beau cycle » des arbres absorbant le dioxyde de carbone et est un choix durable.
Mais certains s’interrogent sur le caractère véritablement renouvelable du Grand Anneau. En décembre, le quotidien japonais Yomiuri Shimbun a affirmé que seulement 12,5% de la structure temporaire serait réutilisée après l’Expo, contre 25% initialement prévus.
Cela « dépasse l’imagination. Et c’est incroyable ! »
Fujimoto s’est déjà fait remarquer à Montpellier, en participant à l’élaboration de « L’Arbre Blanc », une spectaculaire tour polyvalente. Pour le pavillon provisoire de la galerie Serpentine à Londres en 2013, il avait imaginé une structure en treillis blanc filiforme.
C’est en grandissant dans l’île septentrionale et forestière d’Hokkaido que Fujimoto a réalisé l’importance de « la merveilleuse relation entre la nature, l’architecture et les gens ».
Influencé par son père médecin mais aussi peintre et sculpteur à ses heures, il aimait fabriquer des objets et a découvert l’architecture à 14 ans en se plongeant dans un livre sur l’Espagnol Antonio Gaudi. « A cette époque, Gaudi me semblait trop extrême. Je ne pouvais donc pas imaginer que je pourrais être quelque chose comme ça », rit cet admirateur d’Albert Einstein, qui a d’abord étudié la physique, avant de se tourner vers l’architecture.
Et lorsqu’il évoque le « Grand Anneau » ses yeux brillent. Cela « dépasse l’imagination. Et c’est incroyable! »
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