Raccrocher les crampons ? Très peu pour Kazuyoshi Miura, l’inusable attaquant du Yokohama FC qui défie à… 53 ans les années et écœure ses équipiers à l’entraînement, symbole d’une J-League qui redémarre vendredi et fait confiance aux « papys-footballeurs », loin du jeunisme en vigueur dans d’autres championnats.
Dans le pays où la population est la plus âgée du monde, avec un quart d’entre elle âgée de plus de 65 ans, Miura est un symbole fort.
Plus vieux joueur de football professionnel du monde
Et l’attaquant, surnommé le « Roi Kazu », plus vieux joueur de football professionnel du monde, n’est pas seul: au Pays du Soleil Levant, neuf joueurs de plus de 40 ans s’apprêtent à chausser les crampons pour la nouvelle saison, alors que la J-League redémarre vendredi, le jour même où Miura fête ses 54 ans.
Ce vieux renard des surfaces, le joueur le plus âgé à avoir marqué dans un match professionnel, à 50 ans et 4 jours début 2017, apprécie toujours l’odeur du gazon. Il a renouvelé au mois de janvier son contrat avec le Yokohama FC, où il est arrivé en 2005 à 38 ans, un âge qui est généralement celui de la retraite pour un footballeur de haut niveau.
« C’est un vrai professionnel »
Le défenseur néerlandais Calvin Jong-a-Pin, un de ses coéquipiers à Yokohama, pense que l’intensité physique de la J-League, moindre que dans beaucoup d’autres championnats, est un facteur favorable aux carrières longues.
Mais il ne trouve rien à redire à la forme physique apparemment persistante de son glorieux aîné.
« Il est hyper motivé, c’est un vrai professionnel », souligne ce « gamin » de 34 ans. « A l’entraînement, nous avons des séances assez intenses où nous devons courir. Il est toujours devant les autres et termine toujours le premier », s’étonne Jong-a-Pin.
Miura a un entraîneur personnel
« Il m’a dit qu’il voulait mourir sur un terrain », confie Jong-a-Pin. « Je veux bien le croire. Quelqu’un d’autre devra le faire s’arrêter, parce qu’il ne le fera pas lui-même. »
Le défenseur explique que Miura a un entraîneur personnel « qui le suit partout » et son chauffeur qui lui permet « de ne pas perdre de l’énergie en conduisant de son domicile au centre d’entraînement ».
Le « Roi Kazu », qui a débuté sa carrière pro en 1986 au club brésilien du Santos FC, celui d’un autre « Roi », Pelé, doit cependant faire face à la concurrence. Il n’a disputé la saison dernière que quatre matches de J-League.
« D’un point de vue personnel, cela n’a pas été une saison satisfaisante, mais mon ambition et mon enthousiasme pour le football en ont été décuplés », affirme-t-il.
Autres footballeurs, quadragénaires
Une ambition et un enthousiasme partagés par plusieurs autres footballeurs, quadragénaires toujours en activité dans le football professionnel au Japon.
Shunsuke Nakamura, l’ancien milieu du Celtic Glasgow et de l’Espanyol Barcelone, a toujours bon pied bon œil à 42 ans, et les anciens internationaux Junichi Inamoto, Yasuhito Endo et Teruyoshi Ito, aujourd’hui âgé de 46 ans, ont tous largement dépassé la quarantaine.
« Je pense que la culture japonaise pourrait avoir quelque chose à voir avec ça », a déclaré à l’AFP Keiji Tamada, un attaquant de 40 ans qui évolue en 2e division nippone, au V-Varen Nagasaki.
Emulation entre joueurs de la vieille génération
« Bien sûr, le but est de jouer en matches, mais je pense que beaucoup de joueurs restent avec leurs équipes, parce qu’ils sentent qu’ils peuvent apporter une contribution au-delà de cela », explique-t-il.
Selon le milieu Shinji Ono, qui a évolué dans les années 2000 à Bochum et au Feyenoord et s’apprête à 41 ans à entamer sa 24e saison professionnelle, il y a un phénomène d’émulation entre joueurs de la vieille génération.
« Parfois, nous nous rencontrons et discutons », confie le joueur du Consadole Sapporo. « Mais jamais le sujet de la retraite ne vient dans nos conversations, parce que nous pouvons ressentir que chacun d’entre nous prend toujours du plaisir à jouer au football. »
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