Jazz sous les pommiers

mai 9, 2016 10:33, Last Updated: mai 10, 2016 10:54
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La 35e édition du festival Jazz sous les pommiers mettait à l’honneur la Corée du Sud et a également été marquée par la présence dominante des femmes.

Epoch Times est allé à la rencontre de [SU:M], ce groupe surprenant découvert par les amateurs du WOMEX 2013.

Jiha Park et Jungmin Seo forment ce duo depuis neuf ans. Leur musique intimiste et contemporaine, tout en gardant l’esprit de l’Extrême-Orient, a conquis le public occidental depuis trois ans déjà. La voix de Jiha Park semble surgir des profondeurs de la terre, des cimes des arbres ou des altitudes des montagnes. Son piri, une petite flûte en roseau, rappelle le cri d’un oiseau dans la nuit invoquée par le gayageum de Jungmin Seo, ou pourquoi pas le klaxon d’un camion traversant la route sous la pluie. Les deux musiciennes narrent des histoires envoutantes et tissent des sentiments de tous les temps à travers la musique.

Que signifie [SU:M] « Soum » ?

« Soum » en coréen signifie respiration ou souffle. Le souffle est très important dans la musique coréenne. Au quotidien, nous écoutons beaucoup de sons, comme le chant des oiseaux, les sons de la nature, et, comme la musique, la respiration est aussi très proche de notre vie. Pour moi « su :m » et la musique ont la même importance dans notre vie. C’est pour cela que nous avons appelé notre groupe [SU:M].

Vous avez toutes deux commencé à jouer des instruments traditionnels, suite à des encouragements maternels. La tradition a-t-elle une place importante en Corée ?

La tradition est très importante en Corée mais très peu de gens jouent des instruments de musique traditionnels.

Notre musique n’est pas traditionnelle. Il y a des parties très différentes dans notre musique parce que nous vivons dans le présent. Mais j’aime la musique coréenne traditionnelle. Elle contient des significations pour lesquelles j’ai beaucoup de respect.

Nous sommes coréennes et nous jouons des instruments coréens traditionnels mais nous voulons mélanger la culture traditionnelle et la culture moderne à notre façon.

Les titres que vous donnez sont souvent très proches de la nature ?

Oui beaucoup de morceaux sont liés à la nature 5 :16 in the afternoon ou Passing Rain.

5 :16 in the afternoon, on était en Inde, on devait jouer dans une école vers cinq heures de l’après midi. En hiver le soleil se couche très tôt en Inde. Il était à 17H16. J’ai joué du piri et Jungmin a dit qu’on pourrait intituler ce morceau 5:16 in the afternoon, et maintenant quand on joue ce morceau on pense au coucher de soleil.

Le morceau Urban Ari est inspiré d’une chanson folklorique très connue en Corée qui s’appelle Aridan. Tout le monde la connaît mais on voulait créer notre propre Aridan. Les paroles sont les mêmes mais la musique est différente.

Pourriez-vous parler un peu des instruments ?

Jungmin Seo : Le gayageum, c’est un peu comme la harpe. Le gayageum traditionnel est en bois et les cordes aussi sont en matières naturelles. Le son évoque la terre alors que celui émis par le gayageum contemporain rappelle plus le ciment.

Jiha Park : Le piri est un instrument clé, c’est une très petite flûte en roseau et le son qui en sort est arrondi.

L’orgue à bouche avec plusieurs tuyaux ou en roseau est un autre instrument clé. On peut faire une harmonie avec, alors que traditionnellement on produit une seule mélodie. Dans Passing Rain on joue du yanggeum une sorte de dulcimer.

Vous êtes invitées à un autre festival cette semaine ?

Oui nous participons aux Nuits sonores.

Vous étiez surprises d’être invitées à un festival de jazz ?

Oui, parce que nous ne faisons pas de jazz mais il est vrai que la musique coréenne traditionnelle est basée sur des improvisations.

Vous pensez qu’un jour vous jouerez du jazz ?

Si l’occasion se présente, on aimerait bien essayer.

Même quand elle est rapide et explosive, votre musique tourbillonne presque comme un rituel…

On a besoin d’espaces calmes, paisibles et silencieux. C’est peut-être pour cela que notre musique invite à la méditation.

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