À la radio et à la télévision, sur les réseaux sociaux et, comme dernier recours, dans les morgues improvisées de Valence : sans nouvelles de leurs proches, de nombreuses personnes font l’impossible pour obtenir des informations après les inondations tragiques qui ont dévasté le sud-est de l’Espagne.
Le bilan encore provisoire de ces inondations était vendredi soir de 205 morts, mais d’innombrables personnes étaient encore portées disparues.
« Il s’appelle Ramon García Gisbert. Il vit à Albal. C’est mon frère. Son téléphone est éteint depuis mardi. S’il vous plaît, partagez ce message) pour le retrouver ». Ce message, accompagné d’une photo, fait partie des dizaines d’annonces postées sur le compte Instragram « @dana.desaparecidos » (ndlr : « dana » désigne l’épisode météorologique survenu mardi, « desaparecidos » signifiant « disparus »). La page est gérée par Vanesa Molina, 38 ans, depuis Ibiza, dans l’archipel méditerranéen des Baléares.
« L’idée était d’essayer d’apporter ma contribution et d’aider comme je pouvais », a expliqué à l’AFP la jeune femme, jointe au téléphone. Spécialisée en marketing, elle essaie, avec ses publications sur les réseaux sociaux, « d’atteindre le plus grand nombre de personnes ».
Localiser les personnes disparues
Des familles lui envoient directement des photos avec une description précise des vêtements portés, un numéro de téléphone et aussi une plaque d’immatriculation, car de très nombreuses personnes ont été piégées dans leurs voitures. À Paiporta, dans la banlieue proche de Valence, la ville la plus touchée avec 62 décès déjà dénombrés selon les autorités locales, des dizaines d’habitants manquent encore à l’appel.
Pendant deux jours, l’oncle de Chayma Bouchafra « a disparu », a-t-elle raconté sur X. Sans moyen de le contacter, le réseau téléphonique et l’internet étant partiellement hors service, elle a demandé de l’aide sur le réseau social. Son message a été partagé plus de 4000 fois et a cumulé plus de 216.000 vues. Moins de 24 heures après, son S.O.S a porté ses fruits, puisqu’Aziz Bouchafra a été « localisé », se réjouit la jeune femme.
Sur la Cadena Ser, l’une des principales radios du pays, et sur la télévision nationale TVE, des temps d’antenne sont consacrés à des annonces pour localiser les personnes disparues. Mais trois jours après la tragédie, les chances de retrouver des survivants s’amenuisent.
À Valence, deux morgues temporaires ont été installées afin de permettre l’identification des corps. Celle située à la « Cité judiciaire », en plein cente ville, est bouclée par la police. Seules les familles de défunts rentrent au compte goutte, a constaté une journaliste de l’AFP. Les autorités régionales ont demandé « aux proches des victimes et des personnes disparues de ne pas se rendre » dans les morgues, car « ils ne pourront pas recevoir l’attention et les informations adéquates de la part du personnel médico-légal », selon un communiqué officiel.
« Des dizaines de bonnes nouvelles »
Devant le manque de communication, une solidarité en ligne s’est donc nouée, s’affranchissant des consignes. Des bénévoles se rendant dans les localités ravagées par les inondations fournissent ainsi des informations aux administrateurs des comptes en ligne consacrées aux personnes disparues.
« Des infirmières envoyées à Benetússer (ndlr : dans la province de Valence) m’informent de la situation en direct », confie Vanesa Molina, qui met à jour sa page Instagram dès qu’une personne a été retrouvée. « Nous avons eu des dizaines de bonnes nouvelles », assure la spécialiste du web, qui reçoit en retour d’émouvants messages de remerciement.
Avec toutes les données collectées, un internaute a même créé une carte interactive sur Google maps où chaque point GPS donne le nom, le prénom, l’âge et les mensurations de la personne recherchée.
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Des photos d’animaux disparus sont également partagées par centaines, avec parfois des issues heureuses, comme celle d’un chien légèrement blessé au museau retrouvé vendredi soir à Benetússer, un Bull Terrier, selon le compte @danadesaparecidos Valencia ». Le numéro de téléphone de son ange gardien a été affiché en ligne.
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