« Je ne peux pas m’associer à l’investiture de LFI » : le socialiste Jérôme Guedj candidat à sa réélection sans l’étiquette du Nouveau Front populaire

Par Epoch Times
15 juin 2024 15:02 Mis à jour: 15 juin 2024 15:14

Le socialiste Jérôme Guedj a annoncé vendredi qu’il était candidat à sa réélection dans la 6e circonscription de l’Essonne, sous les couleurs du PS mais pas celles du Nouveau Front populaire, refusant d’être associé à LFI dont le leader Jean-Luc Mélenchon l’a violemment attaqué ces dernières semaines.   

« Par devoir de vérité et de loyauté envers les électeurs, je ne peux pas m’associer à l’investiture de LFI liée à l’accord du Front populaire », a expliqué le candidat socialiste sur le réseau social X, pointant « des divergences profondes avec la direction de cette formation relatives à la brutalisation du débat public » dont il a rappelé qu’il l’avait « intimement et violemment subie ».

Liens rompus avec la Nupes et LFI

Le député sortant, longtemps proche de Jean-Luc Mélenchon quand celui-ci était socialiste, a rompu avec l’alliance de gauche Nupes et LFI après les attaques du 7 octobre en Israël, quand les Insoumis ont refusé de désigner le Hamas comme « terroriste », le député les qualifiant alors d’« idiots utiles » du mouvement islamiste palestinien.

Le  leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon « s’enferme, il se rabougrit, il se rétrécit » en utilisant notamment une « sémantique aux relents nauséabonds et qui a souvent été antisémite », avait accusé le député socialiste Jérôme Guedj. « Pour moi il n’y a plus d’ambiguïté, il y a délibérément l’idée (…) d’expliquer que mes prises de positions trahissent la gauche du judaïsme », selon Jérôme Guedj. « C’est la première fois dans le débat politique qu’on m’essentialise. Jamais l’extrême droite, (…) jamais un dirigeant, quel qu’il soit, dans le débat politique, a considéré que mes prises de position pouvaient s’interpréter parce que j’était juif », ajoute l’élu socialiste.

Ce dernier considère en outre que « conflictualiser, cliver dans le débat politique » comme le fait LFI « c’est ne pas jouer le rôle d’une gauche de rassemblement et (c’est) d’être dans l’incapacité du coup d’exercer le pouvoir ».

Depuis l’automne, les Insoumis lui en veulent : ils l’accusent notamment d’avoir été à l’origine de la double annulation d’une conférence sur le Proche-Orient que leur leader devait donner à Lille en avril. M. Mélenchon l’a également qualifié de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître ».

« Mon combat historique contre l’extrême droite, contre l’antisémitisme et le racisme repose sur la défense de valeurs démocratiques et républicaines. C’est au nom de ces mêmes valeurs que je prends cette décision », explique encore Jérôme Guedj, tout en estimant que « le rassemblement de la gauche, des écologistes et de tous les progressistes est indispensable » face au RN.

« Je n’ai pas de problème » avec cette décision, a réagi sur BFMTV le patron du PS, Olivier Faure, soulignant que Jérôme Guedj avait « pris cher » depuis plusieurs mois en étant la cible « d’attaques extrêmement violentes de la part de Jean-Luc Mélenchon ». Il n’aura pas de candidats de gauche face à lui, ni des Insoumis, ni des Écologistes, ni des communistes, a-t-il ajouté.

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