« Nous nous battons pour l’hôpital public, pas pour nous, pas pour des médailles », déclare le Pr Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital Robert Debré à Paris.
Lors du Conseil des ministres, le 13 mai, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a annoncé la volonté d’Emmanuel Macron de faire de cette fête nationale « une occasion supplémentaire de manifester l’hommage et la reconnaissance de la Nation à tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le Covid-19 ».
Selon Europe1, le professeur Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital Robert Debré à Paris, n’apprécie pas la volonté du Président d’honorer les soignants lors du défilé du 14 juillet et de leur décerner des médailles d’honneur.
« Je pense qu’on se moque de nous »
« Je pense qu’on se moque de nous ». « Ce ne sont pas des médailles, des primes ou des dons de vacances qui vont répondre à nos besoins. Nous nous battons pour l’hôpital public, pas pour nous, pas pour des médailles », déclare le Pr Dauger.
#14Juillet hommage aux #soignants « On se bat pour l’#HopitalPublic pas pour des #médailles » Stéphane Dauger chef du service réanimation pédiatrique hôpital RobertDebré estime que cette initiative est un « mépris total du travail des soignants https://t.co/U6cBWhpseQ @europe1
— CSchdlwsk1???#RestezPrudent (@schydlowski1) May 14, 2020
« On est déconnectés de la réalité ! »
Le professeur estime que ces initiatives sont « un mépris total du travail des soignants depuis plusieurs mois », car, selon lui, d’autres choses plus importantes doivent être effectuées. « Si d’autres choses plus importantes que ça étaient entendues, mises en route, avancées, comme la revalorisation salariale pour les plus bas salaires, dans le seul objectif de maintenir à l’hôpital public des ressources compétentes nécessaires, on pourrait discuter de tous ces gestes-là, qui permettraient de renforcer l’image de l’hôpital public au niveau de la nation. Mais on n’en est pas là », poursuit le Pr Dauger.
« On nous sert et on nous bassine avec ça alors qu’on n’a pas eu la moindre main tendue pour commencer des négociations salariales. Et je ne parle pas de la fermeture des lits, je ne parle pas de la gouvernance…On est déconnectés de la réalité ! », déplore-t-il.
De son côté, François Salachas, neurologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, a également réagi. « Si l’action se résume à des primes et des hommages le 14 juillet, l’ensemble de la communauté des soignants en tirera les conclusions qui s’imposent ». « On est dans un régime présidentiel, avec un président en première ligne qui s’expose et qui pour l’instant ne fait rien », ajoute-t-il.
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Des primes promises versées « en mai ou juin »
Quant aux primes promises par le gouvernement pour répondre aux besoins des soignants, elles n’ont toujours pas été versées. Elles seront versées « dans les prochaines semaines », probablement « sur les paies de mai ou de juin », a déclaré la porte-parole du gouvernement. « Le décret est sur le point d’être signé ».
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