Slim Oussaya, le père de la fillette de 7 ans fauchée le 29 août dernier par un motard à Vallauris, n’a pas caché sa colère en apprenant la décision de justice à l’encontre de l’auteur des faits.
Suite au placement sous contrôle judiciaire de Mattéo – le motard de 19 ans impliqué dans l’accident qui a coûté la vie à Kamilya, une enfant de 7 ans – le père de la fillette s’est exprimé sur cette décision auprès de divers médias, notamment France 3 Côte d’Azur, BFMTV et Europe 1. Il a également réagi aux déclarations faites par le motard lors de son audition devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
« Est-ce que la justice se rend compte que ce motard a commis un meurtre ? »
Lors de l’audience qui s’est tenue ce mercredi 11 septembre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence devait déterminer si Mattéo serait placé en détention provisoire ou remis en liberté. En apprenant qu’il avait été remis en liberté, Slim Oussaya a laissé éclater son mécontentement, les autres membres de la famille de Kamilya étant également choqués par cette décision.
« Est-ce que la justice se rend compte que ce motard a commis un meurtre ? Le meurtre qu’il a commis, c’est à cause de ses actes et de ses choix », a martelé Slim Oussaya auprès de BFMTV. « Son avocate a dit : ‘Il n’a pas sa place en prison’… elle est où sa place ? Est-ce qu’elle se rend compte de ce qu’a fait ce jeune homme qu’elle représente ? » a-t-il encore déploré.
Rappelant que le motard avait délibérément choisi « de prendre la route pour un terrain de jeu » en oubliant le code de la route, il s’est interrogé sur ce point : « Est-ce que la justice a pris en compte ce qu’on ressent nous, en tant que famille qui a perdu un enfant de 7 ans ? ou on s’en fout ? »
« En France, on n’est même pas capable de faire 300 mètres en sécurité ? », se demande Slim, père de la petite Kamylia, tuée à Vallauris par un motard #PascalPraudEtVous #Europe1 pic.twitter.com/kdeFMT6b9Y
— Europe 1 (@Europe1) September 11, 2024
« Le code de la route ne sert à rien ? C’est quoi ce message ? »
« Moi, j’ai du mal à expliquer à mon fils, sa sœur est morte devant lui et là, je dois lui expliquer que celui qui a fait ça n’est pas en prison ? », s’est encore exaspéré le père de famille au micro de France 3 Côte-d’Azur ce mercredi, après l’annonce de cette décision. « C’est quoi le message que la justice a passé aujourd’hui pour nos enfants ? Faites ce que vous voulez ? Le code de la route ne sert à rien ? C’est quoi ce message ? » s’est-il également demandé. Après avoir entendu les propos de Mattéo, il a également assuré : « Je suis plus en colère contre la justice que contre lui ! »
« Je ne comprends pas le comportement de la justice. On a eu plus de soutien et plus d’aide des Français que de la justice, de la politique », a pointé sur Europe 1 le père de Kamilya. Expliquant que ce passage piéton se trouvait en face de son domicile, il a indiqué au micro de Pascal Praud que son fils et sa fille effectuaient ce trajet depuis un certain temps. « C’est un trajet de 300 mètres aller-retour, avec un seul passage piéton à traverser », ce qui ne représente « même pas un tour de terrain de foot », a-t-il martelé.
Cette décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence implique que le jeune motard – qui a été mis en examen des chefs d’homicide involontaire par conducteur d’un véhicule terrestre à moteur et violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence – doit se présenter une fois toutes les deux semaines au commissariat d’Antibes. Il a par ailleurs interdiction de quitter le département des Alpes-Maritimes, ne doit pas « entrer en contact » avec la famille de la victime. Son permis de conduire lui a évidemment été retiré.
« T’es un lâche et t’assumes pas »
De son côté, le motard a indiqué ce mardi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence avoir « perdu l’équilibre » sur ce passage piéton. De ce fait, il n’a « pas pu éviter la petite fille ». Assurant n’avoir « aucunement voulu ça », il a affirmé que la conduite sur sa roue arrière était involontaire. Il a en outre expliqué l’état dans lequel il se trouvait depuis ce drame : « Je ne dors pas, je mange très peu […], quand je ferme les yeux j’ai la scène dans la tête. »
Pour la famille de la petite victime, cette version des faits ne colle pas avec les images de vidéosurveillance. « Honnêtement t’es un lâche et t’assumes pas. Aucun pardon n’est plus possible. Je voulais te laisser une chance d’assumer. Là c’est trop tard », a lancé écœuré le père de l’enfant sur son compte Facebook, ne croyant pas une seconde au fait que la moto puisse s’être levée toute seule.
Ainsi que le relate France 3, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a indiqué dans son arrêt que « les éléments essentiels ont déjà été recueillis », à savoir les « images de vidéosurveillance, témoignages, relevé des communications ». Elle a certifié que le jeune mis en examen ne pouvait « pas interférer sur l’exploitation de ces éléments ». Un procès se tiendra prochainement. Le jeune motard risque sept ans de prison.
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