Des manifestations réclamant la fin des confinements Covid ont éclaté dans le centre de Shanghai dimanche. Elles faisaient suite à l’indignation suscitée par l’incendie d’un immeuble à Urumqi, dans le Xinjiang, qui a tué dix personnes jeudi.
Les victimes de l’incendie étaient enfermées chez elles, bloquées du fait des mesures extrêmes de confinement.
Après que la nouvelle de l’incendie s’est répandue sur les médias sociaux, des centaines d’habitants de Shanghai, en colère se sont rassemblés au centre de la rue Urumqi, la rue qui porte le nom de la capitale du Xinjiang.
Epoch Times s’est entretenu avec une des manifestantes descendue dans la rue avec son compagnon dimanche, acceptant de témoigner sous le pseudonyme de Zhengyi Dong.
Sur la rue Urumqi, Zhengyi Dong a vu les manifestants brandir des feuilles blanches, certains se battaient avec la police, d’autres se faisaient tabassés et d’autres encore étaient embarqués.
C’était « choquant », a‑t‑elle expliqué.
« J’étais très émue. Le peuple a été réprimé pendant trop longtemps. Ce n’était pas de la peur. J’ai senti que mon sang bouillait à l’intérieur de moi. »
Il y avait au moins une centaine de policiers, selon elle. Ils bloquaient la route et démontaient les panneaux de signalisation.
Des vidéos en ligne montrent des manifestants scandant des slogans tels que : « À bas le Parti communiste chinois » et « Xi Jinping démission ».
Avant que Zhengyi Dong ne quitte les lieux vers 20 heures, elle a vu au moins trois manifestants être arrêtés. D’autres manifestants criaient « libérez‑les, libérez‑les », mais cela ne servait à rien.
D’autres témoignages évoquent des arrestations musclées, les manifestants embarqués se faisant tabasser. Un témoin a déclaré avoir vu une manifestante se faire battre par une douzaine de policiers, rapporte RFI.
Selon les estimations de certains manifestants, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. Le nombre exact d’arrestations ne peut être confirmé.
La BBC a indiqué qu’un de ses reporters avait été arrêté alors qu’il interviewait des manifestants. Le reporter a été libéré au bout de quelques heures.
Les parents de Zhengyi Dong vivent au Xinjiang, et sa grand‑mère est morte pendant la pandémie.
Jusque‑là, elle faisait confiance au Parti communiste chinois (PCC), pensait que la Chine allait dans le bon sens et que la police était là pour protéger la société.
Après avoir vu le déroulement de la manifestation, elle s’est dite scandalisée : « En réalité, la police populaire était en train de retirer les panneaux de signalisation et de frapper les gens ! »
« Cela ne peut pas résoudre le problème, ça ne fait que l’exacerber. Nous irons manifester à nouveau. »
Un internaute a posté une photo de la plaque de la rue Urumqi sur les médias sociaux, démontée par la police. Certains ont suggéré de changer le nom en « rue zéro Covid ».
Zhengyi Dong a déclaré qu’elle ne se laisse pas facilement impressionner, ajoutant que la manifestation avait une raison légitime, l’inquiétude suscité par l’incendie meurtrier d’Urumqi.
« Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres, mais personne ne m’a dit d’aller là‑bas. J’y suis allée de ma propre initiative. »
« Lorsque nous avons appris la nouvelle, nous avons été indignés. À ce moment, on ne parlait que de l’incendie sur WeChat, Tik Tok ou d’autres plateformes. Mais ces plateformes continuent de supprimer les posts. »
« J’ai mes trois comptes sur WeChat qui ont été fermés. »
Zhengyi Dong avait l’impression que son sang bouillait lors de la manifestation, elle n’avait pas peur mais elle était stupéfaite.
« J’avais le sentiment d’assister à l’histoire en marche. J’avais la chair de poule. »
Autres régions mobilisées
Des manifestations contre les confinements ont également eu lieu dans d’autres régions chinoises, notamment au Xinjiang, à Wuhan et à Pékin.
À Wuhan, des internautes ont publié sur les médias sociaux que plus de 10.000 personnes sont descendues dans la rue dimanche. Ce chiffre ne peut être vérifié.
À Pékin, tôt dans la matinée de dimanche, les habitants du district de Chaoyang ont manifesté et scandé : « Nous ne voulons pas de PCR, nous voulons la liberté » ; « Nous ne voulons pas de confinement, nous voulons vivre » ; « Gouvernez le pays avec des lois ».
Les étudiants des prestigieuses universités de Pékin et de Tsinghua ont également protesté.
Les journalistes d’Epoch Times Xiao Lvsheng et Gu Xiaohua ont contribué à cet article.
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