Après « l’onde de choc » de la disparition de Lina, le village de Plaine (Bas-Rhin) a rendu un hommage déchirant vendredi à l’adolescente, dont le corps a été retrouvé la semaine dernière après plus d’un an de recherches.
« C’est dans le déchirement le plus absolu que je dois te laisser filer », a déclaré dans un sanglot Fanny Groll, la mère de la jeune fille, lors des obsèques célébrées dans la petite église Saint-Arnould.
« Une onde de choc dans notre vallée »
« La disparition de Lina a provoqué une onde de choc dans notre vallée », avait déclaré auparavant le prêtre, en présence de centaines de proches et de voisins. « L’église de Plaine est trop petite et nos coeurs sont trop petits pour exprimer ce que nous voudrions dire ».
Les enquêteurs « qui ont oeuvré avec dévouement » pour retrouver Lina, ont été remerciés.
À l’issue de la cérémonie, le cortège s’est arrêté sur le parvis de l’église. La mère de l’adolescente, le visage tourné vers le ciel, a été la première à laisser s’envoler une lanterne blanche, au son d’une liste de chansons créée par Lina.
« Je t’aime tant, tu me manques tant. Puisses-tu être en paix. Puisses-tu être le briller comme l’étoile la plus scintillante. Voles, mon cœur, va voir le monde de ton œil bienveillant », a déclaré la mère de Lina en larmes, selon BFMTV.
Le cercueil de Lina avait fait son entrée dans la petite église au son des cloches, tandis que sa mère, très éprouvée, gagnait l’édifice soutenue par des proches.
C’est depuis cette commune d’un millier d’âmes, dans une vallée des Vosges, que Lina, 15 ans à l’époque, s’est volatilisée alors qu’elle marchait le long d’une route départementale. En ce 23 septembre 2023, elle se rendait à 3 km de là afin de prendre un train pour Strasbourg, où l’attendait son petit ami.
« Je te laisse à jamais un morceau de mon coeur »
« Je te laisse à jamais un morceau de mon coeur, toi qui as su m’offrir un morceau du tien », a déclaré ce dernier lors de la cérémonie. Lina aurait eu 16 ans le 10 août dernier.
Des hauts-parleurs ont permis de suivre la cérémonie à l’extérieur de l’édifice, où plus d’une centaine de personnes étaient présentes, en plus des 300 places de l’église. Le corps de Lina sera ensuite inhumé « dans la plus stricte intimité familiale ».
« À Plaine, on se connaît tous, donc on s’est dit assez naturellement qu’on ferait notre part quand la mairie a demandé l’aide de volontaires pour l’organisation », déclare Jean, 68 ans.
Vêtu d’une chasuble, ce volontaire souligne le silence ambiant dans la commune, comme une « marque de respect » envers la famille endeuillée.
Une communication à venir sur la cause du décès
La disparition de la jeune fille avait donné lieu à d’intenses recherches. Dans les jours suivants, plusieurs battues sont organisées dans le secteur, auxquelles des centaines de volontaires participent.
Quelques mois plus tard, les enquêteurs de la section de recherche de Strasbourg repèrent dans les enregistrements des caméras de surveillance un véhicule suspect qui se trouvait à proximité du lieu de disparition.
En juillet dernier, le parquet de Strasbourg annonce une « avancée majeure » : le « profil génétique » de Lina a été détecté dans le véhicule retrouvé près de Narbonne. Samuel Gonin, un homme de 43 ans sans antécédent judiciaire et identifié comme le conducteur de la voiture volée, devient le principal suspect de l’enquête.
Mais les multiples questions sur son rapport avec la disparition de Lina resteront sans réponse : Samuel Gonin se suicide le 10 juillet chez lui à Besançon.
Après de nouvelles recherches menées dans les Vosges et en Haute-Saône, le corps de l’adolescente est finalement retrouvé dans un cours d’eau à Sermoise-sur-Loire, dans la Nièvre, à près de 500 kilomètres du lieu de sa disparition.
De premières analyses avaient permis de déterminer qu’il s’agissait du corps de Lina. Mais « les expertises médico-légales se poursuivent de manière active et toute conclusion sur les causes de la mort est prématurée à ce stade », écrit le procureur de la République de Strasbourg par intérim, Alexandre Chevrier, dans un communiqué vendredi.
Cette communication fait suite à une information « infondée » qui ne repose « sur aucun élément du dossier » et publiée dans « certains médias », selon laquelle « Lina serait décédée des suites d’une asphyxie à l’aide d’un sac plastique », a indiqué M. Chevrier.
Le parquet communiquera à nouveau « dès lors que les conclusions des experts seront rendues et que les parties civiles en auront été préalablement avisées ».
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