Alors qu’Emmanuel Macron effectuait sa visite à La Courneuve le 7 avril 2020, l’élu UPR Mohamed Bekhtaoui, présent également, n’avait pas son attestation de sortie. Comme ça n’était pas la première fois, il avait alors été placé en garde à vue, mais avait « vrillé » au cours de celle-ci. Il a comparu ce mardi au tribunal de Bobigny, où il était jugé pour outrage et apologie du terrorisme, rapporte Le Parisien.
Le 7 avril dernier, le chef de l’État s’était rendu au centre d’action sociale (CCAS), à La Courneuve. À ce moment-là, l’épidémie de coronavirus battait son plein, la Seine-Saint-Denis étant l’un des départements français le plus touché par le virus. Étaient présents entre autres ce 7 avril le maire communiste Gilles Poux, ainsi que Mohamed Bekhtaoui, l’un des conseillers UPR (Union populaire républicaine) fraîchement élu. Ce dernier, comme d’autres, voulait poser des questions au président.
Mais l’homme, placé aux premières loges, avait oublié son attestation dérogatoire de déplacement, obligatoire à cette date. Et ce n’était pas la première fois. La police, pensant qu’il était présent pour faire un scandale, l’a donc interpellé.
«Je vais devenir le nouveau Mohamed Merah» : lors d’une visite d’Emmanuel Macron à La Courneuve en avril dernier, Mohamed Bekhtaoui, élu UPR qui «voulait juste poser une question au président», a «vrillé» après avoir été placé en garde à vue https://t.co/Li2OKSGyMF pic.twitter.com/gvpDWKmGi2
— Le Parisien | 93 (@LeParisien_93) October 7, 2020
Mohamed Bekhtaoui, âgé de 37 ans, était par ailleurs déjà connu des services de police pour avoir par le passé, commis diverses effractions telles qu’outrages, vols et conduites sans permis. Au total, 21 mentions figurent sur son casier judiciaire.
Le 7 avril dernier, l’homme avait été placé en garde à vue car, pour la troisième fois consécutive, il était sorti sans son autorisation. Alors qu’il se trouvait au commissariat de police, il a proféré des paroles ventant les actions terroristes. « Je vais devenir le nouveau Mohamed Merah. J’ai eu de la chance de le côtoyer, il m’a ouvert les yeux. Je vais faire un carnage », avait lancé l’élu au policier avant de lui crier « Allahou akbar ». Il a ensuite déclaré que cette garde à vue était « injuste ». Puis vers 2 heures du matin, toujours agité, l’homme a uriné dans sa cellule après avoir tambouriné sur la porte de celle-ci. Il a également essayé d’attraper la caméra de surveillance.
Mohamed Bekhtaoui, 21 mentions au casier judiciaire, déclare en garde à vue : « Je vais devenir le nouveau Mohamed Merah. Je vais faire un carnage »
? La vrai question :
Qui sont (et d’où viennent-ils) les électeurs de ces élus de la République ?https://t.co/MAIi8AJsZI— Jean-François LUC (@JF_Luc) October 7, 2020
Lors de sa comparution devant le tribunal, le substitut du procureur a déclaré que l’homme avait « vrillé » à ce moment-là. Mohamed Bekhtaoui, lui, estime que sa garde à vue a été « une mascarade pour l’empêcher de réussir en politique », expliquant au tribunal qu’il voulait « juste poser une question au président », rapporte encore Le Parisien.
Le tribunal a condamné Mohamed Bekhtaoui à 140 heures de travail d’intérêt général pour les outrages. Il a cependant été relaxé pour l’apologie du terrorisme, son avocat a précisé : « Nous ne sommes pas dans un lieu public, il n’est donc pas punissable. » L’expert psychiatrique a quant à lui diagnostiqué une « fragilité psychologique » chez l’élu, expliquant : « Il a un discours cohérent mais pas adapté et pas de propos délirant. »
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