« Je vais te retrouver dehors et t’égorger » : un infirmier menacé dans le centre de rétention administrative de Marseille

Par Emmanuelle Bourdy
8 janvier 2025 06:51 Mis à jour: 8 janvier 2025 06:51

Dans le centre de rétention administrative (CRA) de Marseille, un infirmier avait été agressé par un homme de nationalité algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ce dernier vient d’être condamné à cinq mois de prison ferme.

Un infirmier, venu travailler dans le CRA de Marseille, n’avait pas pu délivrer un médicament contre le mal de gorge à l’un des détenus, le 29 novembre dernier. Mécontent, celui-ci avait alors proféré une bordée d’insultes et de menaces envers le soignant, ainsi que le relate Le Figaro.

Tout ça pour un médicament que l’infirmier ne pouvait pas lui délivrer

Le vendredi 3 janvier, cet Algérien sous OQTF a été jugé au tribunal correctionnel, qui l’a condamné à cinq mois de prison ferme avec mandat de dépôt. L’individu devra également verser 500 euros à la victime, au titre du préjudice moral subi. Connu défavorablement de la justice, l’homme avait déjà été incarcéré plusieurs fois, notamment pour « maintien en séjour irrégulier » et des faits de violences, précisent nos confrères.

Me Stefany Ferrandes, l’avocate de l’infirmier, a expliqué que ce 29 novembre, son client « distribuait des médicaments prescrits par des médecins aux retenus ». « Le retenu lui en a demandé un qu’il ne pouvait pas lui délivrer, lui proposant à la place un Doliprane ou un thé avec du miel », a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’il est alors « entré dans une colère monstre ». Après quoi, il aurait lancé au soignant : « Je vais te retrouver dehors et t’égorger ! »

« C’est dur de se prendre autant de violence quand on est là pour soigner les gens »

« Il a ensuite essayé d’attraper mon client, mais les services de police du CRA l’ont retenu. Tout ça pour un mal de gorge », a encore fait remarquer l’avocate, qui a réclamé 1500 euros à l’agresseur pour le préjudice moral de son client.

Me Ferrandes a également souligné que « malgré des conditions particulièrement difficiles », l’infirmier « exerce au CRA depuis six ans », essayant ainsi de « ramener de l’humanité dans ce lieu ».

L’avocate a indiqué que son client, qui a « très mal vécu » cette agression, s’était senti « rabaissé, humilié, intimidé ». « C’est dur de se prendre autant de violence quand on est là pour soigner les gens », a-t-elle poursuivi, affirmant que l’infirmier, « dévoué pour son travail », a depuis repris son activité même s’il trouve cela « extrêmement dur ».

L’agresseur « réfute avoir dit qu’il égorgerait l’infirmier »

L’agresseur, lui, « a reconnu les insultes, mais réfute avoir dit qu’il égorgerait l’infirmier », a mentionné Me Hamdi Bachtli, son avocate. « Il a expliqué qu’il n’allait pas très bien car il ne recevait plus de traitement adapté à son suivi psychiatrique », a-t-elle plaidé.

Enfin, elle a précisé que l’Algérie, son pays natal, refusait de lui accorder un laissez-passer consulaire « car une enquête est nécessaire ». « Ce sont des personnes qui se retrouvent dans un cercle vicieux et font de la rétention en boucle sans pouvoir être expulsés par les autorités françaises », a déploré Me Bachtli.

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