C’est un drame pour ce père de famille, dont la fille diabétique âgée de 14 ans avait fugué d’un foyer de l’aide sociale à l’enfance le 14 janvier dernier. Ce dimanche 25 février vers 22 heures, une patrouille de police a retrouvé l’adolescente sans vie dans un logement de la ville de Seine-et-Marne.
Myriam est décédée alors qu’elle se trouvait avec deux amies majeures dans un appartement à Fontainebleau (Seine-et-Marne), ayant fugué de son foyer. La jeune fille avait consommé de la drogue, rapporte Le Parisien. Mohamed M., son père, a porté plainte ce mardi contre l’Aide sociale à l’Enfance (ASE).
« Cela fait cinq mois que je tente d’alerter la justice »
Myriam était depuis deux ans sous la responsabilité du Dispositif d’accompagnement et d’intervention sociale (DAIS) à Melun, dépendant de l’ADSEA 77 (association d’action éducative et sociale), structure d’hébergement diversifiée accueillant garçons et filles de 10 à 21 ans, en difficultés sociales ou familiales.
« Elle avait fugué depuis plus d’un mois et demi et aucun signalement n’a été fait avant vendredi dernier », soutient le père de famille auprès du Parisien, ajoutant : « Cela fait cinq mois que je tente d’alerter la justice concernant la situation dangereuse dans laquelle se trouve ma fille. J’ai écrit en recommandé le 28 octobre au procureur de la République, au DAIS et aussi au juge des enfants. Personne ne m’a répondu. »
« J’ai donné une fille pleine de vie et là je vais prendre un cercueil »
Souffrant d’un diabète de type 1, Myriam suivait un traitement rigoureux. À l’arrivée des secours, les deux amies majeures se trouvaient encore dans l’appartement. Ce sont d’ailleurs elles qui ont alerté les secours. Avouant avoir fumé diverses substances toxiques, telles que du crack et du cannabis, elles ont été placées en garde à vue durant 48 heures, après quoi elles ont été déférées et présentées à un juge d’instruction qui a ordonné leur mise en examen ce mardi 27 février, précise BFMTV. L’une des deux jeunes femmes, à savoir celle qui résidait dans cet appartement à Fontainebleau, a été placée sous contrôle judiciaire. L’autre, qui était sans domicile fixe et logeait chez la première, a été placée en détention provisoire.
« Moi j’ai fait confiance mais on m’a trahi. J’ai donné une fille pleine de vie et là je vais prendre un cercueil », déplore le père de Myriam au micro de BFMTV. Pour lui, sa fille ne fréquentait pas « des enfants de son âge ».
Elle « avait déjà précédemment fugué, à plusieurs reprises »
De son côté, l’ADSEA 77 assure auprès du quotidien francilien par la voix de sa présidente Marie-Noëlle Villedieu, que « le signalement pour disparition inquiétante a été fait au commissariat de Melun vendredi 23 février, jour de sa fugue, à 12 h 50 ». Elle précise que les travailleurs sociaux ont « tout mis en place pour essayer de la retrouver ». Toutefois, outre le père de Myriam, plusieurs autres sources affirment que la jeune fille avait fugué depuis le 14 janvier dernier. « Elle a dû revenir entre-temps », a réagi à ce propos Marie-Noëlle Villedieu.
Contacté par 20 Minutes, le procureur de la République de Fontainebleau Arnaud Faugère affirme quant à lui que Myriam avait effectivement fugué du foyer le vendredi 23 février vers 12 h 30, mais que la jeune fille « avait déjà précédemment fugué, à plusieurs reprises (essentiellement sur la journée, elle rentrait souvent tard dans la nuit) ».
Une enquête a été ouverte par le parquet de Fontainebleau pour homicide involontaire. Une autopsie a été effectuée ce mercredi 28 février au matin, indique BFMTV, pour déterminer la cause du décès. À ce jour, plusieurs hypothèses sont envisagées, l’une étant médicale car Myriam n’avait pas pris son traitement contre le diabète depuis vendredi midi. Les autres hypothèses sont en lien avec sa prise de drogue. La jeune fille pourrait entre autres avoir été victime d’une overdose. Quoi qu’il en soit, le parquet n’écarte « aucune piste ».
Le père de Myriam estime que c’est le « système » qui a tué sa fille
La vie de Myriam a été parsemée d’embûches. Au départ, elle habitait avec son père, sa mère, son grand frère et sa petite sœur. Puis durant trois mois, de fin 2021 à début 2022, elle a fait un séjour dans une clinique à Neufmoutiers, en raison de son diabète, relate BFMTV.
À la suite de ce séjour en clinique, Myriam est devenue dépressive et suicidaire d’après son père. Lorsqu’elle en est sortie, il a constaté qu’elle avait « changé, était devenue distante, ne parlait plus », indique-t-il à BFMTV, soupçonnant le lieu d’être une clinique psychiatrique.
En mars 2022, Myriam avait demandé à être placée dans un foyer du DAIS et son père ne l’a plus revue après ça. Aujourd’hui, il en veut au « système », qui selon lui a « tué » sa fille. « Je vais me défendre avec les moyens légaux et avec un avocat. Les coupables seront sanctionnés. Je veux que la justice soit faite », a-t-il conclu auprès de BFMTV.
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