Placée par l’ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, l’ex-djihadiste française âgée de 36 ans est retenue depuis 2017 dans un camp du nord-est de la Syrie géré par les forces kurdes.
Dans un camp en Syrie, considérée comme l’une des figures de la mouvance djihadiste française, accusée d’avoir recruté pour le groupe terroriste État islamique (EI) et d’avoir appelé à commettre des attaques en Occident, Emilie König plaide pour son retour et ne « voit pas pourquoi » elle devrait aller en prison, quand Paris souhaite voir jugés sur place les adultes, hommes et femmes, accusés de complicité avec l’organisation ultraradicale.
Partie pour la Syrie en 2012 en pionnière, cette femme originaire de Lorient (ouest de la France), remariée, deux fois veuve et mère de cinq enfants était apparue dans des vidéos de propagande de l’EI. Dans l’une d’elles, mise en ligne en 2013, elle pose avec un fusil à canon scié, comme si elle s’entraînait au tir. Les services de renseignements avaient intercepté ses appels récurrents à attaquer les institutions françaises ou à s’en prendre aux femmes de soldats français.
« Je vois pas pourquoi j’irai en prison »
Elle avait été capturée en 2017 à Chadadi, ville de l’est de la Syrie, alors que les forces kurdes poursuivaient leur offensive pour reconquérir les secteurs aux mains des djihadistes. Début 2018, elle apparaissait dans deux vidéos diffusées par les forces kurdes, s’exprimant sur ses conditions de détention.
« Bien sûr que je regrette, parce que ça a (détruit) toute ma vie », dit Mme König, interrogée sur son ralliement à l’EI, tout en assurant ne pas vouloir être incarcérée. « Je vois pas pourquoi j’irai en prison. Je trouve que c’est injuste, parce que j’ai rien fait, j’ai pas de sang sur les mains », insiste-t-elle sans s’épancher sur les raisons qu’il l’ont poussée à rejoindre les rangs de l’EI.
Après le rapatriement de ses trois enfants en janvier, elle espère toujours rentrer en France.
Quelque 800 familles européennes, des femmes et des enfants, vivent à Roj, contre 100 familles syriennes et irakiennes, selon une responsable s’exprimant sous anonymat. La France compterait environ 80 femmes et près de 200 enfants toujours retenus dans les camps de Syrie.
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