Coupant les liens avec le leadership du parti pour voter en tant qu’indépendant, un des législateurs doyens clamait récemment que sous la direction de Jeremy Corbyn, le Parti travailliste britannique était devenu « une force pour l’antisémitisme ».
Le 30 août, Frank Field, un homme politique britannique qui est l’un des premiers partisans de Jeremy Corbyn, a annoncé qu’il se retire du Parti travailliste (ce qui signifie qu’il votera en tant qu’indépendant). Et d’autres législateurs menacent de faire de même.
Une quinzaine de législateurs du Parti travailliste – le principal parti d’opposition au Royaume-Uni – réfléchissent également à la création d’un parti séparatiste, selon le Times.
La menace vient alors du fait que le parti, qui s‘est tourné vers la gauche sous la direction du futur premier ministre britannique potentiel Jeremy Corbyn, se prépare au vote du 4 septembre, à savoir s’il faut modifier un document de politique interne controversé concernant une définition de l’antisémitisme.
Des photographies ont récemment fait surface, montrant Jeremy Corbyn, lors d’une cérémonie de dépôt de couronnes en Tunisie en 2014, honorant apparemment les terroristes qui ont tué les athlètes olympiques israéliens lors de l’attaque de Munich en 1972.
Plus tard, des images datant de 2013 ont surgi, lesquelles montrent M. Corbyn disant qu’un groupe de sionistes britanniques n’avait « aucun sens de l’ironie anglaise ».
Il s’agit des derniers événements qui, selon les critiques, démontrent que M. Corbyn et ses proches alliés sont antisémites, ce qu’il a nié avec acharnement.
Mais les analystes ont déclaré que la position controversée de M. Corbyn reflète plutôt son idéologie anti-occidentale plus large et inflexible que d’être motivé par l’antisémitisme en soi.
« Culture d’intolérance, de méchanceté et d’intimidation »
Selon le Telegraph, trois autres députés sont prêts à faire de même. L’ancien ministre Lord Blunkett a déclaré que le conflit antisémite devrait inciter à repenser le soi-disant projet Corbyn, a-t-il écrit dans The Telegraph.
Lord Blunkett a également établi un parallèle entre l’intimidation et la brutalité actuelles et ce qu’il a vécu lorsque le groupe communiste connu sous le nom de Militant Tendency a cherché à prendre en mains les affaires du parti dans les années 1980.
Jeremy Corbyn a passé des décennies dans l’aile gauche dure et isolée du Parti travailliste avant d’être propulsé à la position de leader en tant qu’outsider en 2015, soutenu par un groupe appelé Momentum.
Les législateurs du parti ont tenté d’évincer M. Corbyn dans le passé, mais ont été contrecarrés par un changement de règles qui a donné plus de poids aux points de vue des membres du public qui se sont ralliés sous l’impulsion de Momentum.
Les modérés du parti se sont plaints que certains législateurs ont été « purgés » par des menaces et la manipulation du fonctionnement interne du parti.
Les craintes d’antisémitisme se sont transformées en tempête au cours de l’été après que le Parti travailliste a refusé d’adopter la définition internationale de l’antisémitisme, prétextant qu’elle restreignait la capacité de critiquer Israël et le sionisme.
Trois journaux juifs britanniques ont écrit un éditorial commun disant que le parti de M. Corbyn est une « menace existentielle ».
Les anti-impérialistes sont « amis »
Après des semaines de pression, le 4 septembre, le Comité exécutif national du Parti travailliste votera de nouveau sur l’adoption en bloc de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste – une définition presque standard utilisée par de nombreuses organisations.
Le leader Corbyn a dit que la définition serait une camisole de force pour les critiques des politiques israéliennes.
En juillet, la législatrice Dame Margaret Hodge a menacé de traduire les travaillistes devant la Haute Cour pour prouver que Jeremy Corbyn est un antisémite, après que le parti a enquêté sur elle pour avoir réprimandé Corbyn au sujet des allégations d’antisémitisme. L’enquête a été abandonnée.
Aux yeux de ses partisans, M. Corbyn est victime d’une chasse aux sorcières des opposants de droite et des modérés du Parti travailliste qui attendaient l’occasion de le détrôner.
Mais les observateurs de longue date de la faction de gauche dure de la politique britannique, dont des membres travaillistes, expliquent que les révélations reflètent simplement l’idéologie anti-occidentale inébranlable de M. Corbyn, tempérée pendant des années au sein de l’aile gauche dure du parti.
Le sentiment anti-occidental, anti-guerre et anti-américain est depuis longtemps un élément important de la gauche dure au Royaume-Uni, affirment Paul Anderson et Kevin Davey, auteurs de Moscow Gold? The Soviet Union and the British Left [L’or de Moscou ? L’Union soviétique et la gauche britannique].
« L’anti-impérialisme léniniste continue de jouer un rôle central dans l’élaboration de la pensée [de Corbyn] sur les affaires étrangères », écrivent-ils dans une mise à jour de la conclusion du livre en 2016. « S’il y a un principe directeur au Corbynisme, c’est que l’Occident – en d’autres termes, les États-Unis et les autres « puissances impérialistes » – est toujours dans l’erreur.
Dans cette vision du monde, on poursuit en expliquant : « …de l’IRA au Hamas, de Cuba au Hezbollah, de la Corée du Nord au Venezuela, les ‘anti-impérialistes’ sont des ‘amis’ qui méritent généralement la solidarité – et il faut fermer les yeux sur la plupart de leurs lacunes et de leurs crimes. »
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