Jeune diplômé, Martial Jardel a décidé de commencer sa carrière en offrant ses services en tant que médecin généraliste remplaçant dans les villages reculés de France pendant six mois. Dans chacun des onze départements où il s’arrête pendant deux semaines, il permet à des docteurs exténués de souffler, tout en dénonçant le désert médical de ces zones rurales. Pour simplifier la logistique, il fait ce tour de France… en camping-car !
Après avoir terminé son internat, le Dr Martial Jardel ne s’est pas installé tout de suite en ouvrant son nouveau cabinet. « Je suis tout juste jeune diplômé, je me suis dit : c’est le moment d’aller prêter main-forte », remarque le nouveau médecin généraliste sur France 3.
Le diplômé n’a en effet pas eu de difficultés à trouver des médecins qui avaient cruellement besoin d’aide afin de pouvoir prendre des vacances ou simplement souffler un peu en réduisant leur charge de travail. « Il y a beaucoup de médecins qui m’ont appelé pour que je vienne les remplacer parce qu’ils ont beaucoup de mal à trouver des remplaçants », précise Martial Jardel au micro de France Bleu.
Le médecin a ainsi sélectionné onze départements dans lesquels il fait étape pendant deux semaines jusqu’à la fin août. Depuis le Cher jusqu’à la Corse, en passant par le Morbihan, le Jura, le Haut-Rhin, la Meuse ou encore les Landes, il sillonne ainsi les campagnes de France dans son camping-car depuis plusieurs mois, ce qui lui permet de s’affranchir de la problématique du logement, pas toujours simple dans ces territoires isolés. « C’est rigolo. Ça rajoute un peu d’enthousiasme dans l’aventure », assure le professionnel peu conventionnel. « J’ai mon logement, je loge où je veux. »
Un jeune docteur fait étape en Vaucluse avec son camping-car pour remplacer des médecins de campagnehttps://t.co/jDIJf4TU8h
— France Bleu Vaucluse (@bleuvaucluse) August 2, 2021
Déserts médicaux
« Les déserts médicaux sont de plus en plus étendus, et les médecins souvent surchargés de travail », remarque Martial Jardel. « C’est des déserts tout court qui sont en train de se créer, il n’y a plus de services publics, plus d’industries, plus d’emplois, donc il n’y a plus de population, donc plus de médecin non plus. »
À la Tour-d’Aigues, une petite commune du Vaucluse où le docteur Jardel s’est arrêté pour sa dixième étape, le Dr Pierre Aubois vient de prendre sa retraite, alors le passage du jeune diplômé est encore plus apprécié. « C’est important dans une commune comme la Tour-d’Aigues », remercie une patiente en visite ce jour-là.
« Depuis septembre dernier, on ne trouve plus de remplaçants. On est donc bien contents que Martial vienne nous rendre service », reconnaît François Chapelet, médecin généraliste à Vervins en Thiérache dans l’Aisne, cinquième étape du médecin en camping-car. « Cela nous permet de souffler. Par exemple, cette semaine, cela va me permettre de diviser mon travail par deux. Je garde juste mon travail à l’hôpital et je vais pouvoir me décharger de la prise en charge des patients en ville. »
Stimuler ses capacités d’adaptation
Le nouveau médecin remarque que, même s’il lui est un peu difficile de s’adapter à chaque fois à de nouvelles manières de travailler, celles-ci sont « autant d’occasions d’apprendre et de renforcer [ses] connaissances ».
« C’est passionnant de stimuler un peu ses capacités d’adaptation », assure-t-il. « J’ai pu remarquer qu’il n’y a pas une structure qui est identique. J’essaye ainsi de grapiller les bonnes idées à chaque endroit où je vais. »
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