Le policier auteur du tir mortel contre un jeune de 22 ans mardi soir dans un quartier de Nantes lors d’un contrôle de police a affirmé lors de sa garde à vue avoir tiré « par accident », a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.
« Il a reconnu avoir fait une déclaration qui n’était pas conforme à la vérité », a déclaré à l’AFP son avocat Laurent-Franck Lienard. « Il a déclaré que c’était un tir accidentel », a ajouté Me Lienard, « Nous sommes en attente de son défèrement. Normalement il doit être déféré dans l’après-midi ». Le policier a été placé en garde à vue depuis jeudi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plus d’une quarantaine de véhicules avaient été incendiés dans les quartiers dits « sensibles » de Nantes : le Breil, Bellevue, les Dervallières et Malakoff. Sept bâtiments publics et une dizaine de commerces avaient aussi été incendiés.
Mme la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, s’est rendue jeudi soir dans les quartiers du Breil et des Dervallières pour apporter son soutien aux forces de l’ordre.
« Je comprends le chagrin, mais je ne comprends pas la destruction des biens publics », a déclaré Mme Klein à la presse.
Indignation sur les dégâts publics
« On brûle nos quartiers, on est déjà pauvres. On peut s’exprimer d’une autre manière que la violence », affirmait une habitante du quartier du Breil jeudi matin, partagée entre colère envers les jeunes après les destructions et envers la police qui n’est « jamais là ».
Les proches du jeune homme tué avaient appelé au calme mercredi soir par la voix de leur avocat. Sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs », le jeune conducteur a tenté de s’enfuir en effectuant une marche arrière, avait indiqué mercredi le procureur Sennès.
La vérité toujours pas dévoilée
Selon une source proche du dossier, les cinq collègues du policier auteur du coup de feu, entendus le soir des faits, ont affirmé que le conducteur a fait une marche arrière à « très vive allure », au point de risquer de renverser deux des quatre enfants qui jouaient sur la chaussée derrière la voiture.
Toujours selon eux, l’un des policiers a juste eu le temps de pousser l’un des enfants, de prendre l’autre dans ses bras et de se mettre à l’abri devant le fourgon de CRS.
Ces déclarations des policiers n’ont pas été confirmées par le procureur et sont contredites par des habitants du quartier interrogés par l’AFP qui disent avoir assisté à la scène.
Selon une femme qui a filmé la scène, il n’y avait « pas de CRS derrière la voiture, il n’a écrasé personne ».
D. S. avec AFP
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