Les Jeux olympiques étaient autrefois l’expression de l’esprit débordant des athlètes, des meilleurs des meilleurs qui poursuivaient la devise olympique « plus vite, plus haut, plus fort » en compétition sur une scène mondiale pour la gloire de leur pays et la leur.
Les Jeux olympiques, c’était les trois valeurs olympiques sacrées – excellence, respect, amitié – qui évoquaient des liens à vie forgés dans une compétition honnête sur des terrains de jeu égaux.
Ce n’est plus le cas. Les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin portaient davantage sur les prouesses du Parti communiste chinois (PCC) que sur celles des athlètes, sur les mesures herculéennes prises par la Chine pour contenir le Covid‑19 dans une bulle de 11 000 personnes couvrant trois zones de compétition distantes de 178 km. En 2022, l’objectif du PCC n’était pas d’entretenir l’esprit olympique, mais de l’étouffer en surveillant les moindres faits et gestes des olympiens. Tout cela pour leur faire comprendre qu’ils étaient tous suspects et que le moindre faux pas pouvait les exclure des Jeux, voire pire.
Le PCC craignait que certains olympiens se livrent à des actes de solidarité avec Peng Shuai, la star chinoise de tennis disparue pendant des semaines après avoir déclaré qu’elle avait été violée par l’homme mandaté par le gouvernement pour organiser les Jeux. On pense qu’elle serait revenue sur ses déclarations sous la contrainte.
Le PCC craignait aussi les athlètes olympiques voulant marquer leur indignation face au génocide des Ouïghours, face à sa mainmise sur Hong Kong ou face à ses prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants de Falun Gong. Enfin certains olympiens pouvaient éventuellement refuser d’être perçus comme des idiots utiles, des personnalités qui par leur seule présence contribuaient à blanchir ses violations des droits de l’homme.
Pour minimiser les risques, le PCC a soumis tous les athlètes olympiques à une surveillance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au moyen d’une application qui, selon Citizen Lab, l’équipe anti‑espionnage numérique de l’université de Toronto, donnait au PCC un accès complet aux données historiques sensibles des athlètes ainsi qu’à leurs activités en temps réel, telles que « les appels audio et les transferts de fichiers ». L’application comprenait « des fonctionnalités qui permettent aux utilisateurs de signaler des contenus ‘politiquement sensibles’ ». L’application comprenait également « une liste de mots‑clés censurés, qui, bien qu’actuellement inactive, cible une variété de sujets politiques, notamment des questions nationales telles que le Xinjiang et le Tibet, ainsi que des références aux agences gouvernementales chinoises ».
Le PCC n’a pas hésité pas à expliquer la nécessité de cette surveillance, qui venait compléter le suivi des activités téléphoniques et celles des autres appareils, ainsi que le contrôle des mouvements des sportifs dans leurs chambres d’hôtel ou les dortoirs. Comme l’a expliqué Yang Shu, directeur général adjoint des relations internationales du comité d’organisation de Pékin, des « départements spécialisés » évaluaient la conduite des athlètes. Ainsi a‑t‑il déclaré à l’époque : « Tout comportement ou discours contraire à l’esprit olympique, et surtout contraire aux lois et règlements chinois, fera également l’objet de certaines sanctions. »
Du point de vue des athlètes, les Jeux olympiques d’hiver constituaient tout simplement l’inverse de leurs rêves, il s’agissait malheureusement des Jeux olympiques les plus glaçants et dystopiques de l’histoire.
Les athlètes étaient tout à fait en mesure de garder leur langue, éviter les sujets qui fâchent. Ils savaient cependant que ce n’était pas suffisant, que le PCC pouvait décider d’inventer des infractions pour les pénaliser ou punir leur pays, pour en faire des exemples afin de bien baliser la ligne rouge.
Enfin, les joueurs étaient totalement à la merci des tests Covid. On soupçonne le PCC d’avoir écarté certains joueurs par trop qualifiés afin de favoriser les Chinois. Certains journalistes, (comme celui de CBC Sports) se sont interrogés sur la partialité du groupe d’experts médicaux désignés par le PCC dont le rôle était de déterminer qui pouvait ou ne pouvait pas concourir.
Enfin, les athlètes s’étant accommodés de tant de délicatesses et n’ayant pas été exclus du terrain de jeu par la Chine ont eu droit au bonus dystopique ultime. Aucun de leurs compatriotes n’étaient assis dans les tribunes, personne pour les encourager, agiter leur drapeau national. Les spectateurs dans les tribunes étaient tous triés sur le volet par le PCC – un signal fort visant à rappeler pour qui étaient réellement organisés les jeux.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.