Après avoir guidé la France au succès en Coupe Davis et en Fed Cup, Yannick Noah s’est vu proposer un nouveau défi de taille jeudi, en étant nommé capitaine de l’équipe masculine de tennis en fauteuil pour les Jeux paralympiques 2024 de Paris.
« Notre équipe de France paralympique sera sous la coupe d’un capitaine qui s’appelle Yannick Noah. Il sera capitaine de l’équipe de France masculine pour les JOP », a annoncé Gilles Moretton, président de la FFT, lors d’une conférence de presse à Roland-Garros.
« C’est une aventure fantastique. Je suis hyper excité. Nous sommes actuellement dans une phase où l’on apprend à se connaître. Nous sommes à huit mois des Jeux et pour l’instant l’objectif est de s’améliorer au quotidien », a commenté Noah, dans un communiqué diffusé par la FFT.
« Tu n’es pas un vrai dingue »
Il a déjà participé à plusieurs stages avec les joueurs de l’équipe, dont Stéphane Houdet, champion paralympique en double à Pékin, Rio et Tokyo. « L’idée d’être capitaine est venue de Stéphane. Il m’avait dit : ‘tu as joué en individuel, tu as gagné la Coupe Davis, la Fed Cup mais tu n’es pas un vrai dingue car tu n’es jamais venu avec nous’. J’ai été bouleversé et je me suis dit quelle bonne idée », a affirmé l’ancien vainqueur de Roland Garros.
« Yannick va prendre ce challenge car c’est un homme de challenges, il l’a démontré, c’est un meneur d’hommes. Il avait encore envie de donner pour notre fédération et c’est tant mieux, car il peut apporter », a assuré Gilles Moretton. « Un homme de challenges », aujourd’hui âgé de 63 ans, qui est parvenu à les relever un à un au cours de sa brillante carrière dans le tennis.
D’abord du temps où il était joueur, avec son sacre inoubliable à Roland-Garros en 1983, qui demeure la dernière victoire d’un joueur français en Grand Chelem. Ensuite quand il a endossé le rôle de capitaine des équipes de France masculine et féminine, en transmettant une rage de vaincre qui a plusieurs fois fait des miracles, au point d’en hériter une image de sorcier de la gagne. Il n’y avait qu’à voir la renaissance de Henri Leconte et la transe de Guy Forget en 1991 face aux Américains Pete Sampras et Andre Agassi, pour avoir la preuve de ce savoir-faire unique qui aboutit au sacre en Coupe Davis, trophée qui n’avait plus été soulevé par les Bleus depuis 59 ans. Noah refit le coup en 1996, avec Forget en leader encadrant une autre génération, celle des Cédric Pioline, Guillaume Raoux, Arnaud Boetsch, pour remporter une nouvelle fois l’épreuve en Suède.
Entre deux tubes, dont « Saga Africa » qui fit sa gloire aussi sur la scène musicale française, il véhicule alors une image non usurpée de gagneur, qui fascine jusque dans le foot. Au point que le PSG a fait appel à ses services en tant que préparateur mental cette même année-là. Ses ondes positives requinquent un groupe en manque de solidarité, qui parvient ensuite à remporter la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe.
« Une aventure humaine extraordinaire »
L’année suivante, Noah prend les rênes de l’équipe de France féminine qu’il mène au triomphe en Fed Cup (désormais Billie Jean King Cup), la première remportée par la France, avec en ses rangs Mary Pierce, Sandrine Testud et Nathalie Tauziat entre autres. Après un hiatus de plusieurs années, il reprend du service dans cette fonction de capitaine qui lui colle à la peau, aux commandes des équipes masculine et féminine, et s’offre une troisième Coupe Davis en 2017, en battant la Belgique en finale.
Le nouveau défi qu’il s’apprête à relever, Noah l’aborde comme « une aventure humaine extraordinaire ». Elle pourrait de surcroit ajouter quelques lettres d’or (paralympique) à son prestigieux palmarès lors des Jeux, qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre sur la terre battue de Roland Garros. Là même où quatre décennies plus tôt, il entrait dans l’histoire du tennis français.
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