À 24 heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, vendredi 26 juillet, les difficultés de circulation dues à l’instauration de zones grises ou rouges posent parfois des problèmes graves pour les Parisiens malades, nécessitant des soins à domicile ou en hospitalisation.
« Ces soins sont vitaux pour moi »
« C’était in extremis », se désole Camille. Cette Parisienne atteinte de gastroparésie nécessite des soins médicaux quotidiens. Seulement, avec le départ en vacances de son infirmier habituel et l’instauration des zones grises ou rouges dans Paris, l’infirmier remplaçant n’a pu obtenir le fameux QR Code indispensable pour circuler dans ces sites restreints à l’occasion des Jeux. Or, Camille habite rue de Pontoise, en zone rouge.
« Ces soins sont vitaux pour moi, je ne pouvais pas prendre de risque que l’infirmier ne passe pas », a confié la jeune femme à Actu.fr. La trentenaire, en panique, se renseigne d’abord auprès des policiers qu’elle croise régulièrement en bas de chez elle, mais aucun d’eux ne peut lui donner une réponse définitive, expliquant que « ça dépend de l’agent que vous avez en face, certains sont plus souples et d’autres respectent scrupuleusement les ordres ».
La Parisienne va alors tenter de contacter toutes les instances possibles, depuis son hôpital jusqu’aux commissariats et Préfecture, mais personne ne peut lui répondre.
C’est finalement sur le site de la billetterie officielle des JO qu’elle obtiendra, après avoir laissé de nombreux mails d’urgence, dimanche soir, le fameux QR code pour son professionnel de santé.
Mais les difficultés de la jeune femme ne s’arrêtent pas là puisque les livreurs à domicile ne sont plus autorisés à circuler dans cette zone. Or, Camille se déplace avec une canne et se fait donc livrer ses courses ainsi que ses médicaments à domicile. Heureusement, la Parisienne estime pouvoir compter sur son voisinage, « notre quartier est comme un petit village »…
« Les difficultés que nous avons envisagées commencent à faire jour »
Côté hôpitaux, le casse-tête est le même, nombre de patients ne pouvant plus se rendre à leur rendez-vous médical. « Mission presque impossible », déplore la Dr Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste installée dans le 16e arrondissement. « J’ai eu des patients qui m’ont appelée pour dire qu’ils ont été refoulés car ils n’ont pas de QR code, raconte-t-elle au Quotidien du Médecin. Or, certains l’ont demandé mais ne l’ont jamais reçu. Et que fait-on des personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec le numérique ? A-t-on pensé à elles ? »
Pire, « dans les zones rouges et grises, une grande majorité des médecins libéraux vont fermer leur cabinet en raison des difficultés des patients à obtenir le QR code », explique le Dr Marc Rozenblat, co-coordinateur du groupe de travail JO au sein de l’URPS Île-de-France, mais aussi président du Syndicat national des médecins du sport (SNMS). Selon le syndicaliste, pour anticiper ces problèmes, certains confrères parisiens auraient délivré « des prescriptions sur deux ou trois mois pour leurs patients chroniques ».
Des associations de patients dénoncent également les difficultés à pouvoir arriver jusqu’à leur rendez-vous médical, parfois vital, notamment dans les cas de patients atteints de maladies rénales. Bruno Lamothe, chargé de mission auprès de l’association Renaloo, témoigne : « Nous avons reçu des messages de personnes paniquées qui n’ont pas pu traverser le pont d’Austerlitz, fermé à cause des JO, pour se rendre à l’hôpital Salpêtrière pour leur rendez-vous, de l’autre côté de la Seine. Les difficultés que nous avons envisagées commencent à faire jour », déplore-t-il également, faisant référence aux réunions faites avec l’ARS Île-de-France ainsi que la préfecture, ceux-ci s’étant engagés à communiquer auprès des patients. « Cela n’a pas été fait », regrette les chargé de mission. « Nous sommes très ennuyés car cette situation aurait pu être évitée si on avait pensé aux malades chroniques et aux personnes qui ont des trajets à faire ».
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