JO 2024 : un bilan positif de la sécurité grâce à une « hyper-présence » des forces de l’ordre

Par Ludovic Genin
14 août 2024 11:24 Mis à jour: 14 août 2024 15:08

En Île-de-France autour des sites olympiques, 35.000 policiers et gendarmes, 18.000 militaires de l’opération Sentinelle et plusieurs milliers d’agents de sécurité privée ont été mobilisés en moyenne par jour pour les JO. Ils étaient 45.000 membres des forces de l’ordre pour la seule cérémonie d’ouverture le 26 juillet à Paris et seront en tout 250.000 qui auront passé l’été à protéger et à surveiller.

Grâce à cette mobilisation exceptionnelle des forces de l’ordre, les vols et les dégradations volontaires ont été en baisse autour des sites olympiques d’Île-de-France, selon les données du service de statistiques du ministère de l’Intérieur (SSMSI).

Alors que les cambriolages ont augmenté au niveau national, ils n’ont pas été en hausse près des sites olympiques franciliens, et les forces de l’ordre ont davantage été la cible d’outrages et de violences, du fait de leur omniprésence.

Les statistiques de la délinquance autour des sites olympiques

Dans la zone Île-de-France, les vols violents ont été en baisse de 24 % la première semaine des JO, les mis en cause pour usage de stupéfiants de 8 %, les vols liés aux véhicules de 7 % et les destructions et dégradations volontaires de 5 %. Les vols sans violences sont en revanche en hausse de 7%. Un bilan positif montrant s’il le fallait qu’une présence accrue des forces de l’ordre diminue la délinquance.

Mais le service de statistiques note des tendances inverses dans les zones JO de province, comme le nombre des mis en cause pour usage de cannabis qui a bondi de 42 % dans le même laps de temps. Les cambriolages de logements sont aussi en hausse de 7 % au niveau national quand ils ne présentent « pas d’évolution significative » autour des sites olympiques franciliens.

Le SSMSI souligne que le « suivi hebdomadaire ainsi que la déclinaison des statistiques de la délinquance enregistrée par zone géographique peuvent conduire à observer un faible, voire très faible, nombre de crimes et délits, ce qui peut rendre les évolutions hebdomadaires volatiles ». Il fait valoir que ces données publiées « doivent donc être interprétées avec prudence ». « De manière générale, toute évolution hebdomadaire inférieure à 10 % doit être commentée avec précaution », explique-t-il.

Le service de statistiques a relevé également une augmentation des outrages ou violences envers les policiers et les gendarmes (+15 %, contre +19 % la semaine précédente) qu’il lie « à la présence accrue des forces de l’ordre ».

Une « hyper-présence » des forces de l’ordre

En déplacement au commissariat de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin attribuait la baisse de délinquance autour des sites olympiques franciliens à « l’hyper-présence » des forces de l’ordre. Il y a eu « 200 interpellations depuis le début des jeux » dans la zone de Paris et son agglomération, a-t-il dit. Une source policière fait état de « 180 gardes à vue ».

Dans un contexte sécuritaire international compliqué avec une menace terroriste prégnante pesant sur la France, Gérald Darmanin a indiqué qu’il y avait eu « plus de 700 mesures administratives » prononcées « depuis le début de l’année » contre des personnes en lien avec les JO. « Des centaines de visites domiciliaires » ont eu lieu, a-t-il ajouté.

Les policiers chargés de la prévention des actes de violences et/ou terroristes ont pu entraver des « centaines d’actions » dangereuses pendant les Jeux olympiques, s’est aussi félicité le président Emmanuel Macron au lendemain de la cérémonie de clôture.

« Tout cela a été d’abord possible parce que il y a eu des centaines d’actions qui ont été entravées grâce à plus d’un million d’enquêtes administratives conduites par le SNEAS », le Service national des enquêtes administratives de sécurité. Ces enquêtes ont permis d’ « écarter près de 5.600 personnes potentiellement dangereuses », a précisé le Président.

Une mission plutôt réussie pour la sécurité privée

Grosse source d’inquiétude pour les JO, la sécurité privée a finalement réussi sa mission avec des agents venus en nombre mais, selon certains, pas assez formés.

« Ces Jeux olympiques de Paris2024, c’est aussi une réussite de la sécurité privée ! Des dizaines de milliers d’agents de sécurité privée étaient mobilisés aux côtés des forces de l’ordre », s’était félicité le ministre de l’Intérieur.

De son côté, le comité d’organisation de Paris 2024 a salué « la très grande anticipation, la qualité de la coopération entre les entreprises et Paris 2024, et le très fort investissement de tous les acteurs, État, organisateur et entreprises de sécurité, qui ont permis de mobiliser, dans un contexte d’insuffisance structurelle de ressources, un volume d’agents jamais atteint ».

Dans un secteur déjà en déficit régulier de 20.000 agents, selon ses acteurs, le Comité d’organisation des JO (Cojo) avait évalué ses besoins à une moyenne de 20.000 personnels par jour pour assurer le bon déroulement des épreuves. « Il y a eu 7.200 personnes formées et ce sont à 70-80 % des étudiants », détaille Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité (GES), qui délivre ces diplômes.

Bernard Thibault, coprésident du Comité de suivi de la charte sociale pour les JO, a convenu qu’il n’y a pas eu d’incidents, mais l’ancien patron de la CGT a pointé « une qualité de prestation assez critiquable » avec une grosse partie du dispositif reposant “sur des gens sous-formés par rapport à la certification professionnelle de la sécurité privée. Et cela se fait au détriment de la compétence », a regretté l’ancien syndicaliste.

Des forces de l’ordre saluées de toutes parts

« Les Jeux ont changé la perception du public, qui nous a réservé un accueil formidable, se félicite un officier au Figaro. Nos unités ont ressenti un effet olympique comme il y avait eu un effet post-Charlie au lendemain des attentats de 2015, avec un fort engouement des Parisiens mais aussi des touristes pour des policiers et des gendarmes. Personne n’oubliera qu’ils ont sacrifié leurs vacances et sont venus parfois de loin pour protéger le pays tout en gardant le sourire. »

« La fête est extraordinaire, et on sait ce qu’on leur doit », a déclaré Tony Estanguet lors d’une visite de la salle de commandement de la BRI, du RAID et du GIGN, quelques jours avant la fin des JO. « Ils travaillent 24/24, ne voient pas une minute de sport, et ils sont au service de la réussite de cet événement. La très bonne sécurité a permis la fête, c’était très important pour nous tous », a-t-il ajouté.

« S’il y a des médailles d’or distribuées aux sportifs, il y a aussi une médaille d’or à donner aux policiers et gendarmes français ! » a renchérit Gérald Darmanin sur France Info.

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