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JO 2024 : une Marseillaise tout en douceur pour la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, qui espère lancer sa carrière

juillet 31, 2024 15:19, Last Updated: juillet 31, 2024 15:19
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« Je suis triste que ce soit terminé. En même temps, c’est le début d’autre chose » : quelques jours après la cérémonie d’ouverture des JO, la chanteuse lyrique Axelle Saint-Cirel, qui a interprété une Marseillaise d’apaisement sur le toit du Grand Palais, espère lancer sa carrière.

« Qu’on m’ait confié la Marseillaise, qui est le bébé de la Nation », « dans un climat social qui n’est pas facile, après le Covid-19 et tous nos repères bouleversés », ça « a été vraiment un honneur », assure à l’AFP la mezzo-soprano de 29 ans.

Après ce « moment incroyable » où elle a interprété l’hymne national français dans une robe Dior à traîne blanche et rouge, drapeau français à la main, l’artiste est très émue : « c’est ouf, c’est dingue, c’est beaucoup d’amour aussi », confie celle qui a depuis reçu « de nombreux messages d’amour ».

L’arrangement musical tout en douceur, beaucoup moins martial, signé par le directeur de la musique des JO, Victor Le Masne ? « C’est ce qu’il fallait à la France : un peu d’apaisement », estime la mezzo-soprano dont les parents sont originaires de Guadeloupe, île française des Antilles.

La toute récente diplômée du Centre national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), lauréate 2023 du Concours des voix des Outremer, est arrivée dans l’aventure des JO par l’entremise de l’animatrice télé Daphné Bürki, qui « a glissé » son nom. Celle qui l’avait interviewée après ce prix est devenue par la suite directrice des costumes dans l’équipe de Thomas Jolly, le directeur artistique des cérémonies.

Née en région parisienne de parents « mélomanes », Axelle Saint-Cirel a vécu une partie de son enfance en Malaisie, puis, revenue en France, étudié une dizaine d’années au Conservatoire de Montbéliard (est). Durant son cursus au CNSMDP, elle passe des concours, participe à des académies d’art lyrique.

Une « voix très malléable »

Elle qui aime le jazz, qui a une « voix très malléable », chante aussi dans le registre des comédies musicales de Leonard Bernstein (elle a interprété Anita dans un West Side Story du Conservatoire, Ruth dans Wonderful Town).

Contactée en avril pour prendre part à la cérémonie, elle accepte – « ça n’arrive qu’une fois dans sa vie » – et signe le contrat après une vérification pas si anecdotique : ne pas avoir le vertige depuis le toit du Grand Palais. « Je suis aventurière, ça ne m’a pas posé problème ! »

Puis ce sont les répétitions, seule, « à partir de 21h30, quand les étudiants assidus ne sont plus dans les studios » du Conservatoire. Et « avec des onomatopées, pour ne pas éveiller les soupçons », raconte la jeune femme qui a aussi caché ce secret à sa famille et ses amis, allant jusqu’à « prétexter des répétitions au moment de la cérémonie ».

Vendredi, la pluie battante a ajouté un peu de « stress » : Axelle Saint-Cirel a dû escalader les toits du monument 45 minutes avant son passage, avec sa robe Dior protégée sous une cape, un baudrier, des chaussures sécurisées.

Pendant les premières secondes de son interprétation, elle se concentre : « être en rythme, ne pas tacher la robe, ne pas faire couler (son) maquillage », se remémore-t-elle. « Puis, au deuxième couplet, c’est le plaisir et la fierté » qui l’emportent.

De la Seine, à ses pieds, surgissent dix statues dorées, hommage à dix figures féminines de l’Histoire de France. Du toit, « on entend beaucoup de choses ». « À la fin, j’entends Paris qui hurle de joie », se souvient-elle.

Et maintenant ?

La chanteuse lyrique prépare un récital à Londres en septembre, une tournée avec Opera for peace, une académie au service de la paix, professionnalisante, dans laquelle elle est ambassadrice de la France.

Elle est aussi programmée en 2025 dans L’enfant et les sortilèges à l’Opéra de Monte-Carlo, en mars. Et dans l’opéra bouffe La belle Hélène de Jacques Offenbach à l’Opéra de Toulon (sud-est de la France) en mai.

« Ce sont des petits rôles parce qu’avant d’arriver sur le toit du Grand Palais, on a besoin de gagner la confiance des directeurs d’opéra », explique-t-elle. « Un début de carrière », résume Axelle Saint-Cirel, espérant, avec optimisme et humilité, que son téléphone « sonnera ».

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