Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a indiqué jeudi qu’il n’excluait pas de décaler l’ouverture à la concurrence de l’actuel monopole de la RATP sur les bus en Ile-de-France, prévue pour le 1er janvier 2025, s’il y a un risque de perturbation des Jeux olympiques de 2024.
Après avoir mis en concurrence les autobus de grande couronne, IDFM (Île-de-France Mobilités) a découpé en douze lots l’actuel monopole de la RATP au cœur de la région parisienne, et a déjà lancé les appels d’offres pour quatre d’entre eux.
L’opposition de gauche à Valérie Pécresse, présidente Les Républicains (LR) de la région et de l’autorité organisatrice des transports IDFM, milite depuis plusieurs mois contre l’arrivée de la concurrence ou pour son report, estimant que le processus d’ouverture du marché a déjà un impact sur les difficultés actuelles de la RATP.
Le calendrier pour les bus défini par une loi de 2009 « coïncide » avec l’organisation des JO, ont souligné lundi 250 élus de gauche franciliens dans une lettre ouverte à la Première ministre Élisabeth Borne, y voyant un argument supplémentaire contre un « grand saut dans le moins-disant social et dans l’inconnu organisationnel ».
Tous les syndicats de la Régie sont de même opposés à la perte de son monopole, d’où la crainte de grèves, outre une possible désorganisation du service.
La balle dans le camp de Valérie Pécresse
« Je ne vous ferai pas croire que nous n’y pensons pas », a répondu Clément Beaune, interrogé par le journal La Croix sur des risques de perturbations pendant les JO, organisés six mois avant l’échéance de janvier 2025. « La collectivité qui a cette responsabilité, c’est la région », a-t-il remarqué, désignant de fait IDFM. « À elle d’abord de nous dire la situation et les risques, nous en discuterons, et je suis ouvert à toutes les options ».
« L’ouverture à la concurrence est un outil. S’il est pertinent dans le cadre du calendrier actuel, alors il faut l’utiliser à la date prévue. S’il est pertinent à une date ultérieure, il faut l’activer plus tard », a estimé le ministre, renvoyant clairement la balle à Valérie Pécresse.
« S’il est décidé de repousser l’ouverture à la concurrence, ça sera un choix politique », dit-on dans l’entourage de la présidente d’IDFM. « On applique une législation européenne retranscrite dans le droit français. (…) IDFM est en ordre de bataille pour être prêt pour le 1er janvier 2025 », a ajouté un porte-parole de l’autorité organisatrice des transports en Île-de-France.
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