Dans le métro parisien, les sans-abris se font de plus en plus rares. Mais est-ce en raison des Jeux olympiques ou y a-t-il d’autres raisons ?
Des associations estiment que si le nombre de SDF dans les transports parisiens et dans les rues de la capitale a baissé cet été, c’est en raison des JO. Elles n’hésitent pas à qualifier ce phénomène de « nettoyage social », voire de « chasse », ainsi que le relate Le Parisien.
« Des vagues de mises à l’abri depuis un an »
Paul Alauzy – coordinateur-veille sanitaire, permanence psy à Médecins du monde, et porte-parole du collectif le Revers de la médaille – a indiqué au quotidien francilien que « les populations les plus précaires de la région ont été transférées dans des sites tampons pour vider les rues parisiennes ». Il a précisé qu’il y a eu « des vagues de mises à l’abri depuis un an ». Des migrants ont été emmenés « loin de l’Île-de-France », ou en banlieue, à Melun (Seine-et-Marne) et à Cergy (Val-d’Oise).
Il a également précisé à nos confrères que cela avait eu un impact sur ses maraudes car il est passé d’une trentaine de consultations à une petite dizaine seulement. « On les aura sortis de la rue, avec un accès à l’eau, l’électricité, c’est beaucoup mieux. Mais après ? » s’est-il interrogé. Il a par ailleurs souligné que si les SDF ont déserté les transports parisiens, c’est aussi par peur des « contrôles ».
Fin octobre dernier déjà, plus de 70 organisations – dont Médecins du monde et Emmaüs France – s’inquiétaient de ce « nettoyage social » dans une lettre ouverte destinée au Cojo, aux athlètes et aux fédérations.
« L’été, ils sont moins là »
« Grâce aux JO, nous avons mené un programme d’insertion dans les logements de grands sans-abris qui étaient à proximité des sites d’épreuves. Plus de 250 sont hébergés », s’est réjoui sur France Info ce dimanche Marc Guillaume, le préfet d’Île-de-France. Ce dernier refuse de parler de « nettoyage social ».
De son côté, un agent de la RATP préférant garder l’anonymat a certifié auprès du Parisien que l’été, les SDF sont « moins là ». Via le Recueil social, la RATP est engagée auprès des sans-abris sur son réseau. Son équipe, qui œuvre toute l’année sept jours sur sept, propose de les accompagner ou de les héberger.
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