Elle voulait « marquer l’histoire » avec la première médaille française de ces Jeux: le rêve est devenu réalité. Une belle consolation pour la « solaire » Shirine Boukli, qui se contente du bronze à défaut de l’or olympique tant désiré en -48 kg.
Après sa victoire, elle a laissé éclaté sa joie, et ses larmes. Son sourire et ses strass aux dents ont resplendi. Le public était conquis. Elle a couru vers ses proches pour les enlacer. L’Arena champ-de-Mars a chaviré avec elle.
« C’était magique, incroyable », a-t-elle dit, sans retenir son bonheur, « c’est un public de dingue qui nous donne des ondes positives et qui nous donne envie d’aller tout massacrer. J’ai l’impression que c’est historique ce qui se passe. Je suis trop contente et trop fière. »
Battue en quart de finale par la grandissime favorite japonaise Tatsumi Tsunoda par ippon, la judoka de 25 ans a su trouver la force de gagner ses deux derniers combats en repêchage puis en match pour le bronze. Grâce à un soutien inconditionnel du public de l’Arena Champ-de-Mars, à coup de Marseillaise ou d' »Allez Shirine », elle a réalisé son rêve de médaille olympique contre l’Espagnole Laura Martínez Abelenda.
« Être la première médaille de toute l’équipe de France! »
« On est à Paris, c’est les Jeux. Il y a une médaille à aller chercher. Et je ne pouvais pas lâcher, en fait », a-t-elle dit pour expliquer sa capacité à revenir dans le tournoi après sa défaite.
Rebondir, la Gardoise sait faire: elle revient d’une défaite au premier tour il y a trois ans pour ses premiers JO, à Tokyo. « La plus grande désillusion de ma carrière », confiait-elle à l’AFP début juillet.
Pour se relever, elle a refusé de « s’apitoyer » sur son sort: « Je ne pouvais pas m’arrêter à ça ». Cet « échec » lui a permis de « grandir et d’accomplir plein de choses »: déjà championne d’Europe 2020, elle a récidivé en 2022 et 2023 et a pris l’argent aux Mondiaux-2023.
Celle qui rêvait bien sûr de l’or – quel athlète n’en rêve pas ? – avait une autre motivation : « être la première médaille, pas seulement du judo français, mais de toute l’équipe de France! ».
« J’ouvre le compteur des médailles françaises. C’est juste dingue », jubilait-elle samedi, « en fait, je viens de marquer un petit peu l’histoire. On est à Paris 2024, c’est les Jeux. Et là, Shirine, tu as fait quelque chose de grandiose! ».
La native d’Aramon a porté le kimono d’abord « pour un peu copier mon père »
Celle médaille, elle la dédie forcément à ses proches, notamment à ses parents, à qui elle doit « tout », et à son oncle, aussi, dans le club duquel elle a commencé le judo à quatre ans.
La native d’Aramon a porté le kimono d’abord « pour un peu copier mon père », ensuite simplement parce qu’elle a « kiffé le judo » d’entrée.
Ses parents l’ont soutenue dans ce « jeu » qui prenait de plus en plus de place: « Il fallait m’emmener à droite à gauche, il fallait croire, aussi, au discours d’une petite de 14 ans… et ils y ont cru à fond ».
Du pôle Espoirs de Montpellier au pôle France de Marseille puis à l’Insep, lieu de rendez-vous de l’excellence sportive, l’athlète d’1,56 m a gardé un surnom, « Mini-corps »: « J’ai toujours été dans les petites catégories, j’avais une petite tête, des petites jambes, je n’étais pas musclée, c’est resté ».
Aujourd’hui, la volubile jeune femme se trouve à la fois « persévérante » et « perfectionniste » mais aussi « super solaire, souriante, qui a tout le temps de l’énergie, qui est dans l’euphorie, c’est une force qui me permet d’être épanouie ».
Grande sœur de trois frères, Boukli a « un rôle différent » chez les Bleues, étant une des plus jeunes. Sa catégorie n’étant pas présente à la compétition par équipes mixtes samedi prochain, elle va désormais être la « première supportrice » de ses potes des Bleus du judo. Et médaillée olympique à jamais.
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