Le président américain Joe Biden accueille le Premier ministre suédois Ulf Kristersson aujourd’hui à la Maison-Blanche, alors que la voie de l’adhésion du pays nordique à l’OTAN reste en suspens.
La Suède a exprimé son vif désir d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), invoquant des préoccupations sécuritaires accrues à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière.
Les décisions de l’OTAN sont toutefois prises par consensus impliquant tous les États membres. La Hongrie et la Turquie ont été les parties opposées à la candidature de la Suède.
Le parlement hongrois a récemment décidé de reporter la ratification de la demande de la Suède à sa session législative d’automne. Quant à la Turquie, elle retarde l’approbation de la demande de Stockholm, citant son incapacité à résoudre les problèmes liés à sécurité nationale invoqués par Ankara.
Dans une récente interview, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que Stockholm ne devait pas s’attendre à rejoindre l’alliance de sitôt.
Le gouvernement turc a accusé la Suède d’être trop conciliante à l’égard de certains groupes, notamment des groupes kurdes militants et des individus liés à une tentative de coup d’État de 2016 en Turquie.
Les récentes manifestations accompagnées de l’autodafé du Coran en Suède ont également suscité la colère d’Ankara.
« La question de savoir si l’adhésion de la Suède à l’OTAN sera un fardeau ou un avantage, en termes d’évaluation stratégique et de sécurité, est plus que jamais ouverte au débat », a déclaré Hakan Fidan, le ministre turc des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse le 4 juillet.
Bien que les manifestations soient autorisées par les lois suédoises sur la liberté d’expression, les dirigeants du pays ont dénoncé cet acte.
Les dirigeants des pays de l’OTAN se réuniront la semaine prochaine à Vilnius, capitale de la Lituanie, pour discuter des grands défis mondiaux en matière de sécurité. Ce sommet, prévu les 11 et 12 juillet, réunira des chefs d’État, des responsables militaires et des diplomates des 31 pays membres de l’alliance à un moment crucial vu l’augmentation des menaces provenant de la Russie et de la Chine.
Le mois dernier, M. Kristersson a exprimé le souhait de son pays d’adhérer à l’OTAN avant ou pendant le sommet de Vilnius.
Pendant des décennies, la Suède et la Finlande ont résisté à l’adhésion à l’Alliance atlantique, optant pour la neutralité et le non-alignement. Toutefois, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière, les deux pays ont abandonné leur politique de longue date et ont officiellement demandé à joindre l’OTAN.
Après des mois de retard, le parlement turc a confirmé à l’unanimité l’adhésion de la Finlande le 30 mars dernier, permettant ainsi à la Finlande de devenir le 31e membre de l’OTAN en avril.
Si les outils économiques et diplomatiques de l’Union européenne peuvent être utilisés pour forcer la Hongrie à retirer son opposition à l’adhésion de la Suède, le plus grand obstacle est la Turquie, selon les experts du Center for Strategic and International Studies (CSIS).
« Je pense que ce serait un véritable échec pour l’alliance si elle n’était pas capable de faire que la Suède arrive à son but, et ce serait un échec parce que ce pays est freiné par un membre, la Turquie », a expliqué Max Bergmann, directeur du programme Europe, Russie et Eurasie au CSIS, lors d’une conférence de presse sur le prochain sommet de l’OTAN à Vilnius.
« Jusqu’à présent, l’alliance s’est montrée très gentille avec la Turquie. (…) Mais, vous savez, maintenant les choses se gâtent, et cela remet vraiment en question l’appartenance de la Turquie à cette alliance », a-t-il poursuivi.
Outre la Suède, trois autres pays – la Bosnie-et-Herzégovine, la Géorgie et l’Ukraine – ont fait part de leur souhait d’adhérer à l’OTAN.
Kiev a officiellement demandé à joindre l’alliance l’année dernière, mais il est peu probable que cela se fasse tant que la guerre en Ukraine n’aura pas pris fin. L’article 5 du Traité de l’Atlantique nord établit le principe de la défense collective, ce qui signifie que toute agression contre l’un de ses membres sera considérée comme une agression contre tous.
« L’adhésion de l’Ukraine équivaudrait en principe à une déclaration de guerre à la Russie. Je ne pense donc pas que cela soit envisageable », a noté Sean Monaghan, chercheur invité dans le cadre du programme Europe, Russie et Eurasie du CSIS.
« Toutefois, à part l’adhésion à l’OTAN à la fin de la guerre, il y a un large éventail de points de vue parmi les alliés qui devront trouver une sorte de consensus à Vilnius », a-t-il ajouté.
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