Joe Biden annonce son intention de nommer à la Cour suprême des juges « très à gauche » s’il est réélu

Par Tom Ozimek
8 juin 2024 15:17 Mis à jour: 13 juin 2024 17:45

Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi que le vainqueur de l’élection présidentielle de novembre aura probablement l’occasion de nommer deux nouveaux juges à la Cour suprême, et a laissé entendre qu’une fois réélu il fera tout son possible pour nommer des juges qui seront « très à gauche » sur les questions sociétales.

Joe Biden a fait ces remarques lors d’un rassemblement à Philadelphie le 29 mai devant un public majoritairement noir, un électorat qui se prononce traditionnellement en faveur des Démocrates mais dont le soutien devrait être inférieur à ce qu’il était en 2020.

Lorsqu’il était président, Donald Trump a eu le rare privilège de nommer trois juges à la Cour suprême. Ceux-ci ont installé une forte majorité conservatrice de 6-3 face à laquelle Joe Biden estime avoir une revanche à prendre.

« Si nous sommes en mesure de changer certains juges lorsqu’ils prendront leur retraite et de nommer des juges très à gauche [sur les questions sociétales], dites-moi si cela ne changera pas votre vie », a-t-il lancé à l’auditoire.

Le penchant conservateur actuel de la Cour suprême a permis plusieurs décisions importantes pour les conservateurs, notamment la décision historique de 2022 qui a rendu les différents États souverains en matière de politiques d’avortement. Un autre arrêt, rendu en 2023, a invalidé le recours à la discrimination positive basée sur l’éthnicité dans les universités.

De son côté, Donald Trump s’est félicité des juges qu’il a nommés à la Cour suprême et des jurisprudences que cela inaugure, déclarant espérer avoir l’occasion d’en nommer d’autres encore.

« Vous savez, de nombreux présidents n’ont jamais l’occasion de nommer ne serait-ce qu’un seul juge à la Cour suprême. J’en ai eu trois, et ils sont en or », a-t-il déclaré.

« Et peut-être que nous en obtiendrons trois ou quatre de plus. Vous imaginez ? Nous en aurons sept. Sept, huit ou peut-être même neuf », a-t-il ajouté.

Frustrés par l’orientation conservatrice de la Haute Cour du pays, les Démocrates cherchent des moyens de faire pencher la balance en leur faveur.

Regroupement des tribunaux

Joe Biden a créé une commission pour explorer la faisabilité de propositions telles que l’ajout de nouveaux sièges à la Cour suprême ou la limitation de la durée des mandats des juges, mais dans son rapport final, la commission n’a retenu aucune de ces idées.

Trump a nommé Amy Barrett, Brett Kavanaugh et Neil Gorsuch.

La Constitution américaine ne dit rien sur le nombre de juges devant siéger à la Cour suprême, mais le nombre est resté inchangé depuis plus d’un siècle. Le projet de loi démocrate sur l’élargissement de la Cour suprême est toujours bloqué au Congrès.

La Cour suprême des États-Unis à Washington le 29 mai 2024. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Les juges conservateurs lancent un avertissement

Deux des membres conservateurs de la Cour suprême, Clarence Thomas et Samuel Alito, ont récemment fait part de leurs inquiétudes sur le chemin que prend leur pays.

Dans des discours distincts prononcés à la mi-mai, ils ont estimé que les droits fondamentaux étaient menacés aux États-Unis et que la capitale du pays était en train de devenir un lieu où la culture de l’annulation était omniprésente (cancel culture).

M. Alito a averti les diplômés d’un collège catholique de l’Ohio que la liberté d’expression et la liberté de religion étaient toutes deux menacées dans le pays, tout en exprimant l’espoir que les jeunes prendraient le relais et lutteraient en faveur de changements positifs.

« Le soutien à la liberté d’expression décline dangereusement », a-t-il dit, notant que ce problème était particulièrement visible sur les campus universitaires, qui, selon lui, sont justement des lieux où l’échange d’idées devrait être le plus protégé.

Il a également soulevé la question de la liberté religieuse qui est « en péril », dit-il, notant que les diplômés peuvent se retrouver dans des emplois ou des milieux sociaux où ils seront contraints de renoncer à leurs croyances ou de se plier à des situations qu’ils pourraient juger moralement répréhensibles.

« Il vous appartiendra de rester fermes », a-t-il lancé.

M. Thomas, qui est issu de la communauté afro-américaine, essuie régulièrement de vives critiques de la part des Démocrates, qui l’accusent de jouer avec les règles et d’être trop proche des Républicains aisés. Il s’est exprimé lors d’un événement en Alabama.

Interrogé sur son travail au sein de cet « univers qui semble mesquin », M. Thomas a reconnu qu’il avait été confronté à certains « défis ».

« Ces deux ou trois dernières années, le niveau de méchanceté et de mensonge, c’est tout simplement incroyable », a-t-il dit, ajoutant que Washington est devenu un endroit « hideux » où la culture de l’annulation, la « cancel culture », est omniprésente.

En revanche, il voit en l’Amérique des gens ordinaires un endroit où l’on ne cherche pas  à « se vanter de faire des mauvaises choses».

M. Thomas s’est également dit préoccupé par le fait que les écrits des tribunaux sont devenus inaccessibles au commun des mortels, ce qui engendre un sentiment d’aliénation parmi la population.

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