Tout avait été soigneusement orchestré et s’était déroulé comme sur des roulettes trois jours durant et puis… patatras ! Au sommet de l’Otan, le Président américain Joe Biden a fait une gaffe monumentale.
« Et maintenant, je veux passer la parole au président de l’Ukraine, qui a autant de courage qu’il a de détermination. Mesdames et messieurs, le Président Poutine », a lancé Joe Biden, lors d’une ultime cérémonie jeudi en soutien à l’Ukraine, juste avant de tenir une conférence de presse de clôture. Il s’est ensuite écarté du micro avant de réaliser son erreur et d’y revenir pour dire : « Il va battre le Président Poutine. Le Président Zelensky. Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine. » Beau joueur, souriant, le dirigeant ukrainien a plaisanté : « Je suis meilleur. »
BIDEN: « Ladies and gentlemen, President Putin » 😳 pic.twitter.com/pId2QZ3Ao0
— RNC Research (@RNCResearch) July 11, 2024
La séquence a provoqué comme un frisson de stupeur dans l’immense centre de conférence à Washington où se tient depuis mardi le sommet de l’Alliance atlantique, qui fête cette année ses 75 ans d’existence. Il faut dire que la question des capacités physiques et mentales du démocrate de 81 ans, qui veut rempiler pour un second mandat à la Maison Blanche, aura été dans tous les esprits, jusqu’à l’ultime moment.
« Les lapsus arrivent »
Arrivées les conférences de presse finales, plusieurs dirigeants de l’Otan se sont empressés de minimiser l’incident. « Il nous arrive à tous de faire des lapsus », a dit le Président Emmanuel Macron, ajoutant que Joe Biden lui avait paru être « en charge des affaires, précis sur les dossiers, qu’il connaît bien ».
Même son de cloche chez le chancelier allemand Olaf Scholz, pour qui « les lapsus arrivent. Si vous regardez bien les gens, vous en trouverez plein », a-t-il affirmé, saluant « le leadership » du président américain tout au long du sommet.
Alors que le programme avait pris du retard, le président ukrainien a lui annulé, sans explication, sa conférence de presse, peut-être pour éviter une nuée de questions. Pressés trois jours durant par les centaines de journalistes couvrant le sommet, les dirigeants se sont bien gardés de se prononcer sur l’avenir du président démocrate mais ont largement salué son leadership à la tête de l’alliance militaire occidentale.
« Je n’ai absolument aucune inquiétude quant à la capacité de l’actuel président des États-Unis à diriger son pays, à mener notre combat pour l’Ukraine et à diriger l’Otan », a déclaré le président finlandais Alexander Stubb, tout en déplorant le fait que la polarisation politique aux États-Unis soit « toxique ».
Le président américain a participé à toutes les sessions de travail de l’Otan et reçu ses 31 homologues à la Maison Blanche pour un dîner mercredi soir. S’il dit être déterminé à rester dans la course, Joe Biden n’arrive pas à faire taire la fronde qui secoue les démocrates depuis son débat catastrophique face à Donald Trump, le 27 juin.
L’inquiétude des alliés
Et cela inquiète aussi les alliés. De nombreux dirigeants de l’Otan craignent en privé une victoire de Donald Trump à l’élection de novembre, ce dernier ayant vivement critiqué l’alliance et le fardeau injuste qui pèse selon lui sur les États-Unis. Il entretient aussi le flou sur le soutien à l’Ukraine.
La Maison Blanche s’est efforcée de rassurer : aucun leader ne s’est, selon elle, montré inquiet lors du sommet. « Je n’ai rien entendu de tel dans les conversations du président avec ses homologues », a dit jeudi son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. « Ce que j’ai entendu c’est un concert de louanges pour les États-Unis mais aussi pour le président Biden en personne, pour ce qu’il a fait pour renforcer l’Otan », a-t-il assuré.
Joe Biden a aussi tenu nombre de bilatérales dont une avec le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer qui a jugé les allégations de sénilité à l’encontre de M. Biden « malvenues ». Les deux alliés ont couvert un large éventail de sujets pendant près d’une heure dans le Bureau ovale, soit plus longtemps que prévu. « Nous l’avons fait à un rythme soutenu. Il était en pleine forme », a-t-il déclaré, cité par les médias britanniques.
Interrogé en soirée, il a refusé de s’étendre sur la gaffe parlant d’un « sommet réussi. Il l’a mené. Il en mérite le crédit. » Seule voix discordante sans doute : le Premier ministre hongrois Viktor Orban, très isolé au sein de l’Otan et de l’UE et qui a évité la presse, devait se rendre en Floride juste après le sommet pour y voir Donald Trump.
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