Le candidat démocrate présumé à la présidence, Joe Biden, a déclaré vendredi qu’il « n’aurait pas dû être aussi désinvolte » après avoir déclaré à un animateur de radio que les Afro-Américains qui soutiennent le président Donald Trump « ne sont pas Afro-Américains ».
Ce commentaire a été interprété par certains comme une présomption que les Afro et Caraïbo-Américains voteraient pour lui.
« Je n’aurais pas dû m’avancer autant », a déclaré plus tard M. Biden à des chefs d’entreprise Afro-Américains lors d’un appel à la Chambre de commerce noire des États-Unis qui a été ajouté à son agenda public.
« Personne ne devrait avoir à voter pour un parti en fonction de sa race, de sa religion ou de ses origines. »
« Je ne considère pas du tout que cela va de soi et personne ne devrait avoir à voter pour un parti en fonction de sa race, de sa religion ou de ses origines. Il y a des Afro-Américains qui pensent que M. Trump mérite qu’on vote pour lui », a ajouté M. Biden, selon le site d’information The Hill. « Je ne le pense pas, et je suis prêt à comparer mon bilan sur le sujet à celui de Donald Trump, c’est ça le fond du problème et c’est vraiment dommage, je n’aurais pas dû être aussi désinvolte. »
Joe Biden a été critiqué à la suite ses commentaires faits en début de journée sur The Breakfast Club, une émission de radio populaire dans la communauté caribo-africaine.
Lors de cette émission, l’animateur Charlamagne Tha God a interrogé Biden sur des informations selon lesquelles il envisagerait de nommer un certain sénateur comme son colistier vice-présidentiel. L’animateur a déclaré à Biden que les électeurs afro-américains « ont sauvé votre vie politique lors des primaires » et « attendent quelque chose de vous ».
« Je ne pense pas à quelqu’un, mais je vous garantis que je pense à plusieurs femmes africaines ou caribéennes. » « De nombreuses », a répondu M. Biden.
Un assistant de Joe Biden a alors cherché à mettre fin à l’interview, ce qui a incité l’animateur à dire : « Vous ne pouvez pas faire ça [lorsque vous apparaissez sur] un média africain. »
Joe Biden a répondu : « Je fais ça aux médias africains et aux médias blancs », et a dit que sa femme devait utiliser le studio de télévision.
« Écoutez, vous devez venir nous voir quand vous venez à New York, Monsieur l’ancien Vice-Président Biden », a déclaré l’animateur. « Il reste encore beaucoup de temps avant l’arrivée de novembre, nous avons d’autres questions. »
« Je le ferai. Vous avez d’autres questions mais je vous le dis, si vous avez du mal à savoir si vous êtes pour moi ou pour M. Trump, alors vous n’êtes pas Africain. »
« Ça n’a rien à voir avec M. Trump, ça a à voir avec le fait que je veux quelque chose pour ma communauté », a répondu son hôte.
L’entretien s’est terminé à l’amiable et M. Biden a déclaré qu’il aura plaisir de le voir prochainement.
L’équipe de campagne du président Donald Trump a déclaré que les propos de M. Biden étaient « déshumanisants ».
« Les élitistes libéraux blancs ont continuellement imposé quels Afro-Américains étaient autorisés à venir à la table des négociations et à avoir une voix. Il est clair maintenant plus que jamais, à la suite de ces remarques racistes et déshumanisantes, que Joe Biden croit que les africains sont incapables d’être indépendants ou de penser librement », a déclaré Katrina Pierson, une conseillère principale de la campagne.
« Il croit vraiment que lui, un blanc de 77 ans, peut dicter aux Afro-Américains la manière dont ils devraient se comporter. Joe Biden a un passé de condescendance raciale et aujourd’hui, il a prouvé une fois de plus ce qu’un nombre croissant d’Afro-Américains et moi-même avons toujours su : Joe Biden ne mérite pas nos votes. »
L’équipe de campagne de M. Biden n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires.
Symone Sanders, une conseillère de Joe Biden, a écrit sur les médias sociaux que les commentaires de l’ancien vice-président « étaient une plaisanterie ».
« Alors qu’il était vice-président, M. Biden a passé sa carrière à se battre aux côtés et pour la communauté afro-américaine. Il a gagné l’investiture de son parti en emportant chaque vote et en rencontrant les gens là où ils se trouvent, et c’est exactement ce qu’il a l’intention de faire en novembre prochain », a écrit Mme Sanders.
Les commentaires faits à la fin de son interview sur Breakfast Club étaient des plaisanteries, mais soyons clairs sur ce que l’ancien vice-président américain disait : « Il a proposé de comparer son succès auprès de la communauté afro-américaine avec celui de M. Trump, et a dit qu’il était prêt à le faire n’importe quand. C’est la seule chose qu’il a dite [durant l’entièreté de l’entrevue]. »
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