Johnny Weissmuller (1904-1984) est né dans la ville austro-hongroise de Freidorf. Le séjour de Weissmuller à Freidorf a été de courte durée, car ses parents ont émigré en Amérique en 1905. Ils s’installent temporairement à Windber, en Pennsylvanie, avant de déménager à Chicago trois ans plus tard.
Le jeune Weissmuller fréquente l’école St Michael, puis l’école publique Menier, avant d’abandonner ses études en 1917 pour aider sa famille financièrement. À l’âge de 9 ans, alors qu’il est à l’école, il contracte la polio et son médecin lui recommande de nager pour combattre les symptômes de la maladie. Cette recommandation changera à jamais sa vie et l’histoire du sport américain.
Comme un poisson dans l’eau
« Mon médecin m’avait dit que je devais faire de l’exercice pour me renforcer », se souvient M. Weissmuller. « Je me suis rendu compte que j’avais un don naturel pour cela. »
Il avait en effet un « flair naturel » pour la natation et a bientôt commencé à participer à des tournois de natation. Il s’est inscrit à une YMCA locale et est devenu un champion de natation pour les YMCA de Chicago.
Alors que Johnny domine la scène locale de la natation des jeunes, Bill Bachrach devient rapidement l’entraîneur de natation le plus performant du pays. M. Bachrach a commencé en tant qu’entraîneur au YMCA de Chicago, mais avant l’arrivée de Johnny, il était devenu l’entraîneur de natation et de water-polo de l’Illinois Athletic Club (IAC), situé à Chicago.
Les succès de Johnny Weissmuller dans la piscine attirent l’attention de M. Bachrach. En octobre 1920, Johnny est invité à l’IAC pour faire un essai avec le désormais célèbre entraîneur. Sous la direction de M. Bachrach, Johnny devient un véritable phénomène aquatique. En août 1921, il devient nageur amateur et participe à des compétitions locales, régionales et nationales.
Un œil sur Paris
Le jeune nageur continue d’accroître sa vitesse. En 1922, il fait une entrée fracassante dans le monde de la compétition en franchissant la barre des 1 minute au 100 m en nage libre. Son temps est de 58,6 secondes. L’année suivante, le 4 juillet 1923, il bat le record du monde du 500 m en nage libre de 11 secondes. À l’approche des Jeux olympiques de 1924 à Paris, il est évident que Johnny sera une force avec laquelle il faudra compter. Et son entraîneur ? Nul autre que M. Bachrach.
L’étoile de Johnny brille dans la Ville-Lumière. Il rentre chez lui avec trois médailles d’or pour le 100 m en nage libre, le 400 m en nage libre et le relais 4 x 200 m. Il a également remporté une médaille de bronze avec l’équipe américaine de water-polo. Dans le 100 m en nage libre, il passe à nouveau sous la barre d’une minute en 59 secondes. Il devance respectivement de 2,4 et 2,8 secondes les frères hawaïens Duke et Sam Kahanamoku, ses compatriotes américains. L’équipe américaine de natation a remporté 13 médailles d’or sous la direction de M. Bachrach.
Un retour olympique
Johnny Weissmuller rentre chez lui en héros sportif. Ses exploits, en tant qu’amateur, se poursuivent alors qu’il se prépare à participer aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam. M. Bachrach est à nouveau son entraîneur. Avant les Jeux olympiques de 1928, Johnny établit le record du monde du 100 m en nage libre en 51 secondes, un record détenu pendant 17 ans. Il bat ce record à l’âge de 36 ans – environ 13 ans après l’avoir établi pour la première fois – avec un temps de 48,5 secondes ; cependant, à ce moment-là, il n’est plus un amateur, mais un professionnel.
À Amsterdam, Johnny participe à nouveau au 100 m en nage libre et bat son record olympique de 1924 en 58,6 secondes. Il décide de ne pas participer au 400 m en nage libre, mais concourt avec l’équipe de water-polo, qui ne remporta pas de médaille. En revanche, l’équipe de natation a remporté 10 médailles d’or.
Au cours de sa carrière d’amateur, qui s’est prolongée jusqu’en janvier 1929, il a remporté 52 championnats nationaux, établi plus de 100 records nationaux et plus de 50 records du monde.
Une rencontre fortuite
Il est rapidement devenu professionnel et cette décision lui a donné l’occasion de gagner de l’argent grâce à son succès. Il est devenu mannequin pour la ligne de maillots de bain BVD, qui lui verse une coquette somme, l’équivalent de 500 euros par semaine (plus de 8000 euros aujourd’hui). Lors de son séjour chez BVD, il sillonne le pays dans le cadre des campagnes de marketing de l’entreprise. Dans un hôtel, il apprend à nager à un jeune garçon. Le jeune garçon était toujours accompagné de plusieurs hommes en costume. Peu après cet incident, Johnny reçoit un colis accompagné d’un mot. Le cadeau était une montre de grande valeur. La note disait : « Merci de vous être occupé de mon fils. – Al Capone »
Al Capone était l’un des Américains les plus célèbres, mais pour des raisons criminelles. Johnny Weissmuller, quant à lui, est devenu célèbre pour ses prouesses athlétiques. Mais sa célébrité n’est pas encore à son apogée.
Un jour, en 1931, alors qu’il nage au Hollywood Athletic Club, il est remarqué par Cyril Hume, un scénariste de la MGM. M. Hume a été chargé de créer un scénario basé sur le Tarzan d’Edgar Rice Burroughs.
Devenir Tarzan
Johnny Weissmuller, qui n’avait guère d’aspirations cinématographiques, se souvient de la façon dont cette occasion s’est présentée. « Ils m’ont demandé si je voulais faire des essais pour Tarzan. Je leur ai répondu ‘non merci’, mais ils m’ont dit que je pourrais aller à la MGM, rencontrer Greta Garbo et déjeuner avec Clark Gable. N’importe quel jeune aimerait faire ça, alors j’ai accepté (…) Il y avait 150 acteurs en lice pour le rôle, alors après le déjeuner, je suis parti pour l’Oregon, mon prochain arrêt pour les maillots de bain. Quelqu’un m’a appelé au téléphone et m’a dit : ‘Johnny, tu l’as eu.’ ‘J’ai eu quoi?’ ‘Tu es Tarzan.’ ‘Qu’est-il arrivé aux 150 autres gars ?’ ‘Ils t’ont choisi.’ »
Parmi les nombreux acteurs qui ont incarné le célèbre personnage littéraire au cinéma, Johnny Weissmuller est le plus emblématique. Pendant 17 ans, il a joué dans 12 films de Tarzan, dont six avec Maureen O’Sullivan. Son premier film, Tarzan, l’homme singe (Tarzan, the Ape Man), est sorti en 1932.
À un moment donné, un producteur de la MGM a eu l’idée de changer le nom de Weissmuller en John Weis parce qu’il craignait qu’il ne soit trop long pour la bannière. Le champion n’aimait pas cette idée. L’idée a vite été étouffée lorsque le réalisateur du film a demandé au producteur : « Vous ne lisez jamais les journaux ? » Le réalisateur l’informe de la notoriété déjà établie de M. Weissmuller et le producteur a abandonné son idée.
Amour et guerre
Parallèlement au cinéma, Johnny Weissmuller participe à l’« Aquacade » de Billy Rose lors de l’exposition universelle de New York en 1939. Quatre mois après l’ouverture de l’exposition universelle, l’Allemagne envahit la Pologne, déclenchant officiellement la guerre en Europe. M. Weissmuller participera à l’effort de guerre en aidant à vendre des bons de guerre et en entraînant les Marines à San Pedro, au large de la Californie.
Johnny Weissmuller a brillé dans presque tout ce qu’il a fait. En revanche, sa vie amoureuse n’était pas aussi réussie. Ou peut-être, d’un autre point de vue, un peu trop réussie. Il s’est marié cinq fois – les quatre premiers mariages ont duré de deux ans à quatorze ans – mais ce n’est qu’en épousant Trudi Bauman Brock en 1963 qu’il a trouvé une relation durable. Ils sont restés ensemble jusqu’à sa mort.
En 1950, alors que Johnny tournait des films et enchaînait des mariages, 250 journalistes sportifs de l’Associated Press ont conclu qu’il était le plus grand nageur de la première moitié du 20e siècle. En fait, Johnny Weissmuller est toujours considéré comme le plus grand nageur américain de tous les temps.
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