Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a accusé vendredi à Belfast le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, de mettre « délibérément » le Royaume-Uni sur « la voie d’un choc frontal » avec l’Union européenne.
« Il semble avoir pris la décision délibérée de placer le Royaume-Uni sur la voie d’un choc frontal avec l’Union européenne et l’Irlande dans le cadre des négociations sur le Brexit », a regretté M. Coveney, interviewé par la chaîne de télévision irlandaise RTE à l’issue d’une réunion avec le ministre chargé de l’Irlande du Nord, Julian Smith, à Belfast.
Lors de son premier discours devant les députés britanniques, jeudi, M. Johnson a demandé à l’UE un nouvel accord que celui conclu entre Theresa May et l’UE et rejeté trois fois par les députés. Il réclamé en particulier « l’abolition » de la disposition controversée du « filet de sécurité » irlandais, une demande jugée « inacceptable » par le négociateur de l’UE Michel Barnier.
Le « filet de sécurité » est une disposition-clé de l’accord de retrait, destinée à éviter le retour de contrôles à la frontières irlandaise, mais rejetée par les eurosceptiques et les unionistes du petit parti nord-irlandais DUP qui assurent aux conservateurs leur majorité au Parlement. Simon Coveney a jugé « très mauvaise » la journée de jeudi du point de vue des négociations sur le Brexit, ajoutant que les propos de Boris Johnson ne sont d‘ »aucune aide ».
« Il faut attendre de voir si le message de Londres va changer », a-t-il dit à la RTE. Dans un message posté sur Twitter, il a déclaré avoir eu une « bonne réunion » avec le nouveau ministre chargé de l’Irlande du Nord avec lequel il a souligné « l’importance que les gouvernements irlandais et britannique travaillent ensemble pour garantir l’accord du Vendredi saint ».
Cet accord, signé en 1998, a mis fin aux trois décennies de « Troubles » en Irlande du Nord, des violences opposant républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.
L’Irlande redoute qu’en cas de sortie sans accord de l’UE, une hypothèse envisagée par Boris Johnson, la réapparition d’une frontière terrestre et de contrôles entre la province britannique d’Irlande du Nord et sa voisine la République d’Irlande provoque une résurgence des violences.
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