Sa condamnation à six mois de prison aux côtés de deux autres figures de la révolte a été interprétée comme un nouveau coup porté à ceux qui militent pour des réformes politiques dans l’ancienne colonie britannique revenue en 1997 dans le giron chinois.
La semaine dernière, Joshua Wong et Nathan Law ont été libérés sous caution dans l’attente de l’examen d’un recours contre leur condamnation pour leur rôle dans une manifestation qui avait servi de déclencheur au mouvement.
Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais avaient paralysé des quartiers entiers de la mégapole pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel. Mais Pékin n’avait pas reculé d’un pouce.
Joshua Wong, qui attend par ailleurs sa sentence dans une autre affaire liée à cette mobilisation, explique que la prison est synonyme de « soumission absolue » aux autorités.
Il raconte avoir été forcé de s’accroupir nu devant un gardien qui lui a dit vouloir constater s’il savait se servir de toilettes à la turque.
« On avait eu nos contrôles corporels, ce qui n’était pas un problème. Mais après, il ne m’a pas laissé remettre mes vêtements, il m’a forcé à m’accroupir, et à lever la tête vers lui pour lui parler. La prison n’est pas l’endroit où l’on peut avoir de la dignité ».
Si des militants du monde entier ont apporté leur soutien aux activistes hongkongais, ceux-ci ne sont pas des « héros », dit-il.
La détention a été particulièrement dure pour la famille du jeune homme, qui habite chez ses parents et partage une chambre avec son frère. La pièce est remplie de livres mais abrite aussi la collection de robots du militant.
« J’espère que les gens qui continueront de nous témoigner leur soutien ne nous traiteront pas trop comme des héros », poursuit-il. « En dehors de notre rôle de leaders politiques, on est aussi l’enfant de quelqu’un, le petit ami ou la petite amie de quelqu’un. Quand on va en prison, les gens autour de nous souffrent davantage ».
Malgré tout, Joshua Wong ne montre aucun signe de renoncement à son rêve de démocratie.
« Alors que Hong Kong est dans une situation où il y a de plus en plus de prisonniers politiques, je constate qu’il y a de plus en plus de gens qui sont volontaires pour manifester. Cela me donne de la détermination pour lutter pour la démocratie et sur cette voie, on ne ressent pas de solitude ».
Le combat ne devrait pas être facile au moment où le président chinois Xi Jinping prône la tolérance zéro pour toute remise en cause de la souveraineté chinoise, reconnaît-il.
Demosisto, le parti qu’il a fondé avec Nathan Law, milite en faveur de l’autodétermination, pour que Hong Kong puisse décider de son propre destin avant 2047, date de l’expiration des provisions prévues par l’accord de rétrocession et du retour total de la ville sous le règne chinois.
D’après les termes de cet accord, Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en vertu du principe « Un pays, deux systèmes ».
Beaucoup ont cependant le sentiment que ces libertés s’érodent.
Plusieurs militants démocrates ont été inculpés pour leur rôle dans le mouvement de 2014. Six députés démocrates, dont deux indépendantistes, ont été démis de leurs mandats.
Joshua Wong estime que le « contrôle idéologique » exercé par Pékin sur Hong Kong va peser lourd mais aussi provoquer un retour de bâton chez les jeunes générations.
« À l’avenir, pendant les élections ou les mouvements sociaux, je crois que le peuple de Hong Kong avancera et reculera à nos côtés. Il est plus difficile et risqué de combattre pour la démocratie mais je crois qu’à mesure que la répression s’intensifiera, notre résistance se renforcera ».
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