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Julian Assange, devenu symbole de la liberté d’informer

février 20, 2024 11:34, Last Updated: février 20, 2024 11:37
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Détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni et réclamé par les États-Unis, Julian Assange est devenu au fil des années et en dépit des controverses un symbole de la liberté d’informer. Pour ses proches, son combat risque de lui coûter la vie.

Après une fuite massive de documents, les États-Unis veulent juger pour espionnage l’Australien de 52 ans, qui risque jusqu’à 175 ans de prison dans cette affaire dénoncée par de nombreuses organisations, notamment de journalistes, comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

Les États-Unis reprochent à l’ancien hacker d’avoir diffusé, à partir de 2010 sur sa plateforme WikiLeaks plus de 700.000 documents concernant les activités militaires et diplomatiques de Washington, notamment en Irak et Afghanistan.

En attendant son éventuelle extradition, il est détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l’est de Londres, depuis avril 2019, après avoir été extrait de l’ambassade d’Équateur, où il s’était réfugié sept ans plus tôt, déguisé en coursier. A l’époque il était sous le coup de poursuites pour viol en Suède, depuis abandonnées.

Très diminué physiquement

À l’issue de ces 12 ans d’enfermement, ses proches le décrivent comme très diminué physiquement, et sa défense n’a cessé d’alerter sur le risque de suicide s’il est remis à la justice américaine. « Sa santé décline, physiquement et mentalement. Sa vie est en danger chaque jour où il reste en prison et s’il est extradé, il mourra », a averti mi-février son épouse Stella Assange.

En cas d’extradition, « Julian sera mis dans un trou, si profond qu’on ne le reverra jamais », a poursuivi son ancienne avocate avec qui il a eu deux enfants lorsqu’il était réfugié à l’ambassade d’Équateur, et qu’il a épousée derrière les barreaux en mars 2022.

Son image de « cyber-warrior » aux cheveux blancs s’est parfois brouillée au fil des ans, notamment au moment de la diffusion par sa plateforme, en 2016, pendant la campagne présidentielle américaine, de milliers de courriels piratés provenant du Parti démocrate et de l’équipe d’Hillary Clinton.

Ces révélations avaient alors suscité des éloges appuyés du candidat Donald Trump. Selon la CIA, ces documents ont été obtenus auprès d’agents russes, ce que nie WikiLeaks. Cet épisode a alimenté les soupçons, par ses détracteurs, de collusion avec la Russie d’un Julian Assange dont les révélations se font souvent au détriment des États-Unis, et qui a collaboré avec la chaîne de télévision RT, proche du Kremlin.

Le passé de Julian Assange

L’Australien a commencé sa vie ballotté de droite à gauche par sa mère, Christine Ann Assange, une artiste de théâtre séparée de son père avant sa naissance. Il compare son enfance à celle de Tom Sawyer, entre construction de radeau et explorations de son environnement. À 15 ans, il a déjà vécu dans plus de 30 villes australiennes avant de se poser à Melbourne où il étudie les mathématiques, la physique et l’informatique.

Happé par la communauté des hackers, il commence à pirater les sites internet de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudonyme de « Mendax ».

Lorsqu’il lance WikiLeaks pour « libérer la presse » et « démasquer les secrets et abus d’État », il devient, selon un de ses biographes, « l’homme le plus dangereux du monde ». Il devient connu du grand public en 2010 avec la publication des centaines de milliers de documents américains. Il est alors présenté comme un champion de la liberté d’informer.

Dix ans avant son élection à la présidence des États-Unis, Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, estimait que Julian Assange s’apparentait davantage à un « terroriste high tech » qu’à un héritier des « Pentagon papers » ayant révélé dans les années 1970 les mensonges des États-Unis sur la guerre du Vietnam.

« Selon le vice-président nord-américain, la vérité sur les États-Unis, c’est du terrorisme », avait rétorqué Assange.

En 2011, les cinq journaux (dont The New York Times, The Guardian et Le Monde) associés à WikiLeaks condamnent la méthode de l’organisation, qui rend publics des télégrammes du département d’État américain non expurgés. Ils estiment que les documents sont susceptibles de « mettre certaines sources en danger ». Mais fin 2022, les mêmes journaux ont appelé le gouvernement américain à abandonner les poursuites contre Julian Assange car « publier n’est pas un délit ».

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