Dimanche 11 août, une randonneuse a été mordue par un chien de berger dans le Jura. Le propriétaire du chien tente d’expliquer pourquoi cet accident a eu lieu.
Les patous, ces gros chiens de garde de troupeaux, ont pourtant une allure si bonhomme.
Dimanche 11 août, deux randonneurs qui circulaient à vélo se sont faits courser par un patou dans la forêt du Risoux, dans le Jura. L’animal aurait sauté la clôture puis poursuivi les deux malheureux touristes avant de mordre la femme au niveau du mollet, rapporte France 3 Bourgogne Franche-Comté.
La victime a décidé de porter plainte contre X, déplorant entre autres, le manque d’informations concernant la conduite à tenir face à ces animaux.
« On n’a vu qu’un petit panneau vert, tout petit, qui disait : ‘troupeaux et chiens de protection, gardez vos distances' », se souvient-elle. Et d’ajouter : « Je ne comprends pas comment je peux garder mes distances sur une route goudronnée où il n’est pas censé être ».
« Ce sont des chiens très rapides, vous ne pouvez pas les prendre de vitesse »
Le propriétaire du chien, Xavier Broquet, éleveur de moutons jurassiens, tente d’expliquer les raisons de cette attaque et les comportements à avoir face aux patous.
« Cet accident est un cas d’école, les gens ont fait exactement ce qu’il ne faut pas faire”, témoigne-t-il sur France 3.
“Si les chiens viennent vers vous, il faut absolument vous arrêter. Pour ces chiens, un homme marche sur deux jambes, alors si vous êtes à vélo, ou que vous portez un sac à dos, ou encore des lunettes, il ne va pas forcément vous identifier”, explique l’éleveur, précisant qu’il ne faut pas tenter de s’enfuir, même à vélo, car « ce sont des chiens très rapides, vous ne pouvez pas les prendre de vitesse », assure-t-il.
Face à la recrudescence d’attaques de loups ou de lynx sur les animaux d’élevage, la présence des chiens de garde est devenue indispensable dans les alpages. En 2017, Xavier Broquet avait ainsi perdu 37 moutons en une seule fois après l’attaque d’un loup, l’amenant à se faire seconder par deux patous de plus.
La cohabitation devient donc sensible en été, lorsque les randonneurs viennent croiser le territoire des troupeaux, les patous étant très vigilants à la présence des loups, mais aussi de tout étranger.
« Avant tout des chiens de travail et qui ne viennent pas chercher des câlins ! »
Cyril Henri est le directeur de l’association Les Grandes Traversées du Jura, qui rassemble des hébergeurs sur les chemins de randonnée dans le Jura.
« On fait une piqûre de rappel à chaque début de saison, explique-t-il sur France 3. Ces itinéraires traversent des espaces protégés qui ont différents utilisateurs. Il y a notamment des bergers qui ont de plus en plus recours à des chiens de troupeaux dans leurs pâturages. »
« C’est très courant dans les Alpes ou en Ardèche, poursuit-il, mais ici, on n’est pas encore habitué à voir ces chiens de troupeaux et les touristes en particulier n’ont pas toujours le comportement adapté. Il faut de la prudence et de la bienveillance vis-à-vis de ces chiens qui sont avant tout des chiens de travail et qui ne viennent pas chercher des câlins ! »
🐑 #Montagne | Lors de vos randonnées, vous pouvez être amené à rencontrer des troupeaux gardés par des chiens de protection. Ces chiens ne sont pas des animaux de compagnie. Ils veillent à la sécurité des troupeaux en les protégeant essentiellement de la prédation.
✅ Lorsque… pic.twitter.com/lr1BVtI1c4— Préfet de la Savoie 🇫🇷 (@Prefet73) August 15, 2024
Outre les conseils donnés par le berger Xavier Broquet, Cyril Henri rajoute qu’il ne faut pas avoir de gestes brusques, ne pas menacer les chiens avec un bâton ou autre chose, et si l’on est à vélo, se mettre debout et placer le vélo entre soi et le chien.
« Ce sont des comportements assez logiques pour nous qui sommes des professionnels de la montagne, mais auxquels les touristes ne sont pas toujours habitués », estime M. Henri.
Le Parc naturel du Haut-Jura prend aussi la mesure de cette cohabitation et a publié des messages vidéos afin de mettre en garde les touristes.
« Ces chiens sont le pont, le lien entre le pastoralisme et la présence des grands prédateurs, et permettent une cohabitation », plaide ainsi Jean-Marc Landry, biologiste et éthologue, dans cette vidéo. Notre rôle à nous, en tant qu’usagers de la nature, qu’on soit des touristes ou qu’on soit des locaux, c’est aussi de donner toutes les chances à ces chiens de faire correctement leur travail et d’aider l’éleveur. Nos comportements permettront de pérenniser la cohabitation ! »
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