La dernière naissance enregistrée dans la région remonte à… 1867 !
Voici donc un bel espoir pour la pérennité de l’espèce, un aigle royal est né début mai dans le Jura.
Étant donné que les écrits mentionnant la naissance d’un aigle royal dans le Jura datent de 1867, cette naissance est vraiment « exceptionnelle ». « L’aigle royal avait disparu du massif du Jura à la suite des persécutions subies pendant le XXe siècle, jusqu’à sa protection dans les années 70. Il avait été éradiqué par l’homme », explique Pierre Durlet, en charge de la biodiversité au parc naturel régional du Haut-Jura. À force d’être pourchassé, les aigles royaux s’étaient réfugiés dans les Alpes.
« Il faut 10 ans pour qu’un couple s’installe »
Mais en 1994, un couple d’aigles royaux avait à nouveau élu domicile dans le massif jurassien, déclare Pierre Durlet. Ce couple « nichait dans la haute chaîne dans le secteur de Bellegarde, dans l’Ain. En 2004, un second couple se reproduit, toujours dans l’Ain ». Le spécialiste ajoute que « c’est une reconquête des territoires qui est très lente, il faut 10 ans pour qu’un couple s’installe, il ne peut se reproduire qu’à partir de l’âge de 5 ans ». Il poursuit : « Ce qui est rassurant, et c’est vrai pour l’ensemble des prédateurs, c’est que quand on arrête de les persécuter, les chasser, les populations peuvent se reconstituer. »
Et si les aigles royaux ont été décimés, c’est parce qu’à la fin du 19e siècle, les habitants de la région voulaient protéger leur bétail. Une légende raconte aussi que les aigles royaux avaient l’abominable réputation de voler les enfants dans les berceaux, ainsi que nous le rapporte France 3 Bourgogne Franche-Comté.
« Il y a très rarement plus de deux éclosions »
La naissance de cet aiglon, rare et précieuse, est donc une excellente nouvelle pour les passionnés. « Il y a très rarement plus de deux éclosions, et souvent un seul oisillon qui arrivera jusqu’à l’envol, du fait des difficultés à nourrir les poussins », éclaire Pierre Durlet, qui observe de loin le nid, afin de ne pas déranger la toute nouvelle famille. Né aux environs du 8 mai, l’aiglon est encore « couvert de duvet, tout blanc ». Des plumes très noires « commencent à pousser », souligne-t-il. Il ajoute que l’oiseau « ne s’envolera pas du nid avant la fin juillet ». Cet hiver, il devrait quitter la région pour d’autres destinations.
Pour l’heure, le parc naturel régional du Haut-Jura travaille en collaboration avec la LPO (ligue de protection des oiseaux) et l’OFB (Office français de la biodiversité), afin de sensibiliser les promeneurs mais aussi les sportifs sur l’importance de laisser au couple de rapaces et à son bébé la tranquillité nécessaire.
En 2009 en France, 450-500 couples reproducteurs ont été recensés, alors qu’ils étaient moins de 300 vers la fin des années 80, précise France 3 Bourgogne Franche-Comté. Ils sont notamment présents dans les Alpes, les Pyrénées, le sud du Massif central ainsi qu’en Corse. Dans le massif du Jura, on en compte désormais quatre dans l’Ain, un dans le Jura et deux côté Suisse.
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