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Juste avant les JO-2024, Emmanuel Macron inaugure le premier super-métro de la région parisienne

juin 24, 2024 8:00, Last Updated: juin 24, 2024 8:18
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Après des mois de course contre la montre, le prolongement de la ligne 14 va accueillir lundi ses premiers voyageurs, pour relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l’aéroport d’Orly, un mois avant l’ouverture des Jeux olympiques.

Très impliqué dans les préparatifs de ce rendez-vous planétaire, Emmanuel Macron a prévu d’assister à l’inauguration, à six jours du premier tour d’élections législatives très indécises provoquées par sa dissolution surprise de l’Assemblée. Comme Jacques Chirac en son temps lors de l’ouverture du premier tronçon de la 14, quelques mois après la Coupe du monde de football 1998.

Cette fois-ci, l’ouvrage est à l’heure pour accueillir les millions de spectateurs des JO organisés dans la capitale du 26 juillet au 11 août. « C’est une réussite majeure » pour la RATP, maître d’œuvre principal du projet, a salué le porte-parole du groupe public Jimmy Brun. « Il était ultra-complexe, avec un prolongement, une modernisation du système d’automatisation de l’exploitation et le renouvellement du matériel roulant », explique-t-il.

Un « super métro » : 28 km de long, huit nouvelles stations, 11 communes traversées

Avec 28 km de long, huit nouvelles stations et 11 communes traversées, la ligne 14 transportera d’ici mi-2025 un million de voyageurs par jour, devenant ainsi le premier « super-métro » de la région parisienne. Lors d’une visite début juin, le directeur du projet Stéphane Garreau avait évoqué un « trait d’union entre le réseau historique et le futur réseau du Grand Paris Express » grâce à ses correspondances avec les lignes 15, 16, 17 et 18 en phase de construction.

C’est aussi et surtout une ligne capitale pour le bon déroulement des Jeux puisqu’elle desservira au nord le village des athlètes, le stade de France et le centre aquatique, déchargeant les lignes B et D du RER et la ligne 13 du métro. Au sud, elle ralliera l’aéroport d’Orly en 25 minutes depuis Châtelet, au centre de Paris.

Pour livrer à temps, la RATP a dû mettre les bouchées doubles. Le chantier n’a presque jamais été interrompu pendant la pandémie de Covid-19 et a pu être achevé au prix de nombreuses fermetures de ligne les week-ends, pendant les vacances scolaires ou en soirée. Elle a fermé deux semaines pendant les vacances d’hiver pour migrer définitivement vers le nouveau système de pilotage automatique, puis une semaine en avril et cinq jours en mai pour raccorder les prolongements à la ligne historique et démarrer la marche à blanc.

Ces « interruptions de circulation » ont souvent été mal comprises par les usagers, d’après Jimmy Brun, accentuant la pression sur les équipes.  Edgar Sée, ex-directeur du projet et désormais « monsieur JO » de la RATP, relativise : « moderniser et étendre une ligne en exploitation, avec si peu d’impact sur le service rendu, c’est unique dans le monde ».

3,5 milliards d’euros

Pour répondre à l’explosion prévisible de la fréquentation, Île-de-France Mobilités (IDFM) a déboursé 1,1 milliard d’euros pour acheter 72 rames neuves en cours de déploiement, dont une cinquantaine seront en service d’ici les JO. Le prolongement aura coûté 3,5 milliards d’euros, intégralement financés par la Société des grands projets (SGP). L’extension va profiter à 260.000 habitants au sud de Paris, dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne, selon IDFM.

Côté Orly, « 10% des salariés et voyageurs vont immédiatement délaisser leur voiture au profit du métro » alors que jusqu’ici « 90% des 28.000 salariés de la plateforme et 70% des passagers viennent en véhicule individuel », estime son gestionnaire, le Groupe ADP, qui s’attend à voir transiter dans la nouvelle gare « près de 100.000 passagers par jour ».

La 14 « simplifiera les trajets de millions de voyageurs et viendra ajouter une option de mobilité à nos salariés d’Orly », s’est réjoui Bertrand Godinot, directeur général pour la France d’easyJet, qui lance une campagne de publicité estivale sur le thème… du métro.

La ligne permettra de rejoindre d’autres lieux emblématiques du sud de l’Île-de-France comme le marché de Rungis, la future Cité de la gastronomie qui doit ouvrir en 2028 ou encore la vallée scientifique de la Bièvre.

Après huit ans de travaux, c’est l’un des projets majeurs de la RATP qui arrive à son terme, avant l’inauguration du tronçon sud de la future ligne 15 attendue fin 2025. La RATP tourne aussi son regard vers un autre programme important : l’automatisation de la ligne 13, éternelle malade et surchargée du réseau, censée aboutir en 2035.

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