Les enquêteurs du ministère de la Justice américain ont demandé au FBI de leur transmettre les informations rassemblées lors de leur enquête sur l’accord Uranium One, rapporte la chaîne NBC News.
Les enquêteurs tentent de rassembler des éléments pour savoir si un conseil spécial devrait ré-examiner l’accord qui a donné à la Russie le contrôle de l’entreprise minière canadienne Uranium One, à un moment où celle-ci gérait 20 % des licences d’exploitation de gisements d’uranium aux États-Unis.
En donnant à la Russie le contrôle sur une part significative des ressources américaines en uranium, cet accord représente un risque potentiel pour la sécurité nationale, considère la justice américaine. Malgré les garanties données au Congrès par la Commission de sûreté nucléaire (Nuclear Regulatory Commission, NRM) sur l’absence de risque de voir l’uranium extrait par Uranium sortir du territoire américain, ceci s’est cependant produit.
Les notes du NRM qu’a pu consulter le journal The Hill montrent que les transferts d’uranium vers le Canada et l’Europe ont été approuvés par l’administration Obama. Depuis ces deux lieux, il est possible que l’uranium ait été transféré vers d’autres pays et peut-être même des puissances ennemies cherchant à se doter de l’arme atomique.
Le Président du comité judiciaire du Sénat américain, Chuck Grassley (R-Iowa) a donc demandé au Ministère de la Justice de mandater un conseiller pour étudier l’accord commercial.
L’agence pour l’énergie nucléaire russe, Rosatom, a pris le contrôle d’Uranium One en 2010.
L’uranium, une fois enrichi, étant un élément essentiel pour les armes nucléaires, l’accord commercial exigeait une analyse de l’impact pour la sécurité nationale venant du Comité pour les investissements étrangers (CFIUS) des États-Unis.
Le Département d’État (équivalent du ministère des Affaires étrangères) fait partie du CFIUS et devait donc donner son aval pour cet accord commercial, ce qu’il a fait — Hillary Clinton était alors à sa tête en tant que secrétaire d’État.
Or, pendant la période où l’accord commercial était passé en revue, des versements venant d’Uranium One et d’officiels russes sont arrivés sur un compte bancaire du couple Clinton.
Ces paiements ont été décrits par The New York Times en 2015 : ils ont été faits à la Fondation Clinton et à l’ancien président Bill Clinton.
Le président d’Uranium One a utilisé sa fondation familiale pour réaliser 4 dons, d’un total de 2.35 millions $ à la Fondation Clinton.
D’après le New York Times, ces dons n’ont pas été rendus publics par les Clinton malgré un engagement d’Hillary Clinton de révéler tout versement reçu par sa Fondation via des donateurs avec qui elle était en contact au titre de ses fonctions dans l’administration Obama.
Au même moment que le CFIUS menait son analyse, Bill Clinton recevait une indemnité de 500 000 $ par une banque d’investissement liée au Kremlin pour une de ses interventions.
En 2005, la Fondation Clinton avait déjà reçu un don de 31.3 millions de dollars du milliardaire canadien Frank Giustra, propriétaire de l’entreprise minière UrAsia, qui a fusionné en 2007 avec une autre entreprise minière pour devenir Uranium One, ajoute le New York Times.
M. Giustra est toujours en poste au conseil d’administration de la Fondation Clinton.
À cette époque déjà, le FBI avait trouvé des preuves de l’existence d’un système très élaboré de corruption par les russes, avec comme objectif d’obtenir la validation de l’accord controversé.
En citant le FBI et des documents de justice, The Hill écrivait le 17 octobre que les officiels russes s’étaient engagés dans « la corruption, les rétro-commissions, l’extorsion et le blanchiment d’argent pour accroître les leviers nucléaires de Vladimir Poutine aux États-Unis ».
Le FBI dispose également d’un témoin en possession de documents qui montrent que des responsables russes du secteur nucléaire ont transféré des millions de dollars aux États-Unis, avec comme premier bénéficiaire la Fondation Clinton, indiquent des sources citées par The Hill.
Un informateur du FBI, William Campbell, a ainsi rassemblé les preuves de « millions de dollars de pots-de-vin et rétro-commissions, plus de l’extorsion et du blanchiment d’argent », écrit the Hill en s’appuyant sur des documents transmis par Campbell.
Campell avait été empêché par le Procureur général de l’ère Obama, Loretta Lynch, de témoigner devant le Congrès. En octobre cette année, le ministère de la Justice a levé cette interdiction pour lui permettre de parler devant le Congrès.
Le directeur du FBI à cette époque était Robert Mueller, qui est maintenant le conseiller spécial enquêtant sur les allégations d’intervention russe pendant les élections présidentielles de 2016.
Un câble diplomatique obtenu par Wikileaks montre que M. Mueller s’est personnellement rendu à Moscou début 2009 pour y livrer un échantillon de 10 grammes d’uranium enrichi. Le transfert du matériel du directeur du FBI vers les responsables russes s’est fait sur le tarmac de l’aéroport, d’après le câble, rédigé par la secrétaire d’État Hillary Clinton.
L’échantillon avait été exigé par la Russie après la saisie d’uranium hautement enrichi en Géorgie en 2006, qui avait été transféré aux États-Unis.
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