Kaizen, le film d’Inoxtag sur l’Everest, connaît un engouement « exceptionnel » sur YouTube

Par Vincent Solacroup
16 septembre 2024 10:15 Mis à jour: 16 septembre 2024 10:32

Plus de 11 millions de vues en 24 heures : « les compteurs s’affolent » pour le documentaire de la star du web Inoxtag qui retrace son ascension de l’Everest, témoignant d’un engouement « exceptionnel », a affirmé dimanche à l’AFP un porte-parole de YouTube.

Mis en ligne samedi à 14h30 sur la plateforme détenue par Google, où il est numéro un des tendances, ce film de près de 2h30, intitulé Kaizen, a également déjà généré plus de 95.000 commentaires, souvent dithyrambiques, et récolté plus d’un million de « j’aime ».

« Un des meilleurs lancements de l’histoire »

« Des chiffres très exceptionnels qui montrent l’engouement pour ce documentaire », selon le porte-parole de YouTube sollicité par l’AFP. Il s’agit « assurément » d’« un des meilleurs lancements de l’histoire » de la plateforme en France, a ajouté la même source, à défaut de classement précis.

Le youtubeur de 22 ans, suivi par plus de 20 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, a également cartonné en salles en attirant quelque 340.000 spectateurs – dont 40.000 à l’étranger (Belgique, Québec, Maroc, etc.), – aux avant-premières de son film vendredi soir et samedi matin, selon les chiffres donnés dimanche à l’AFP par son distributeur, MK2.

Pour un contenu mis en ligne gratuitement quelques heures plus tard, « c’est du jamais vu », a commenté pour l’AFP Nathanaël Karmitz, l’un des dirigeants de MK2, vantant « l’envie de l’expérience collective » du public et un film qui « mérite d’être vu sur grand écran ». Ce documentaire s’adapte aussi « très bien à un visionnage sur la télévision » en famille, fait valoir le porte-parole de YouTube.

« Devenir meilleur qu’hier chaque jour et partir à l’aventure »

De son vrai nom Inès Benazzouz, Inoxtag compte plus de 8 millions d’abonnés sur YouTube, 6,1 millions sur TikTok et 5,6 millions sur Instagram.

Kaizen retrace le défi de ce néophyte en alpinisme de gravir l’Everest, le plus haut sommet du monde (plus de 8800 mètres), en se préparant en un an.

« À chacun son Everest, à chacun son propre rêve. Il n’y a pas de grands ou de petits rêves, l’important, c’est simplement d’essayer de devenir meilleur qu’hier. Et les plus grandes aventures se vivent toujours à plusieurs, rien ne se fait seul. Nous sommes toujours accompagnés, de près ou de loin, par quelqu’un » écrit Inoxtag sur X.

Il considère que les téléphones sont « précieux » pour réaliser beaucoup de choses, mais juge que nous y passons trop de temps – « 6 heures en moyenne par jour, c’est 10 ans de notre vie ». Il estime que nous pourrions allouer ce temps pour « apprendre et de découvrir des passions ». D’après lui, « c’est la peur qui nous limite dans nos mouvements, tout comme le regard des autres » mais juge que « même si vous n’atteignez pas votre but initial, en vous lançant, vous aurez vécu des expériences, et vous augmenterez vos chances de trouver le bonheur ».

Il conclut par la définition de Kaizen : « Devenir meilleur qu’hier chaque jour et partir à l’aventure. »

Dans une vidéo d’au revoir à ses fans début avril, Inoxtag avait dit se déconnecter de tous ses réseaux le temps de réaliser son ascension. De nombreux médias avaient spéculé sur la réussite de son défi. Son film, qui montre également les dégâts du surtourisme, la pollution, ainsi que les risques liés à cette expédition.

« Où est l’exploit »

L’alpiniste Pascal Tournaire qui a vu Kaizen s’est montré très critique à l’égard du documentaire. « Inoxtag a du talent, du charisme, il ne triche pas mais il faut rappeler qu’un gamin et une gamine de 14 ans, un papy japonais de 83 ans ont aussi réussi à monter là-haut », affirme-t-il. Il dit ne pas voir « où est l’exploit ». D’après lui, le véritable exploit aurait été faire l’ascension sans bouteille d’oxygène. « Lors de mon ascension, j’avais passé cinq nuits à 8000 m sans oxygène, j’avais trouvé ça extraordinaire. Avec l’oxygène, au débit max, au sommet de l’Everest, c’est comme si vous n’étiez qu’à 6 000 m… », explique-t-il. Et pour appuyer son propos il ajoute : « Benjamin Vedrines (alpiniste français) le dit : “Aujourd’hui, gravir l’Everest avec de l’oxygène, c’est comme faire le Tour de France avec un vélo électrique.” »

Il trouve le film « très égocentré » qui pendant les trois quarts du temps se résume à : « “Regardez mon nombril”, ça ne va pas plus loin ». Mais, d’après Pascal Tournaire, la démarche est également « schizophrène ». Car si Inoxtag dénonce dans son film le surtourisme, avec ses 20 millions d’abonnés, « son film ne va faire que développer cet engouement stupide ». « L’Everest, c’est le Mont Saint-Michel à 8800 m », dénonce-t-il.

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