La France veut « bâtir un véritable plan européen d’appui à une Arménie indépendante, souveraine et démocratique » après l’offensive de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh « sous le regard complice de la Russie », a déclaré mardi la Première ministre Élisabeth Borne.
« Cette situation est d’une extrême gravité. Après neuf mois de blocus illégal, nous faisons face à une offensive militaire de l’Azerbaïdjan en violation du cessez-le-feu sous le regard complice de la Russie qui a rompu tous ses engagements. Je le dis devant vous : nous condamnons fermement ces actions de l’Azerbaïdjan », a-t-elle lancé à l’Assemblée nationale.
« Nettoyage ethnique »
Elle était interrogée par le député Modem Jean-Louis Bourlanges, qui a dénoncé un « nettoyage ethnique » visant les Arméniens du Haut-Karabakh. Le président de la commission des Affaires étrangères a évoqué la possibilité de sanctions et la nécessité de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU afin d’assurer « la protection des minorités arméniennes demeurées au Haut-Karabakh » et « l’intégrité territoriale » de l’Arménie.
« La France est engagée pour réaffirmer son soutien sans faille à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Arménie », a répondu Élisabeth Borne, rappelant que sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna était mardi en visite à Erevan.
« Bâtir un véritable plan européen d’appui »
« Nous sommes engagés pour tirer toutes les conséquences de cette offensive militaire et pour bâtir un véritable plan européen d’appui à une Arménie indépendante, souveraine et démocratique », a-t-elle ajouté, sans plus de précisions, et sans se prononcer sur des sanctions. « Aucune paix durable ne pourra être atteinte dans le Sud Caucase par la menace ou par la force », a-t-elle insisté.
Après une offensive éclair des forces azerbaïdjanaises en septembre, la quasi-totalité de la population arménienne a fui la république autoproclamée du Haut-Karabakh, qui a annoncé sa dissolution au 1er janvier 2024.
Après la fin de l’Empire russe, cette région montagneuse peuplée essentiellement d’Arméniens, qui la considèrent comme ancestrale, fait partie de l’Azerbaïdjan. Elle a proclamé unilatéralement son indépendance en 1991 après la chute de l’Union soviétique, avec le soutien de l’Arménie.
Les séparatistes du Haut-Karabakh se sont opposés pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l’automne 2020. La communauté internationale n’a jamais reconnu la république autoproclamée.
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