Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé jeudi la Russie, médiatrice dans le conflit avec l’Azerbaïdjan, à garder le contrôle d’une route vitale pour l’enclave disputée du Nagorny Karabakh, sur laquelle Bakou a récemment installé un barrage.
Depuis un cessez-le-feu en 2020, la Russie a déployé au Nagorny Karabakh un contingent de soldats de la paix censé assurer la circulation sur le couloir de Latchine, seul axe reliant l’Arménie à cette région séparatiste à majorité arménienne.
« Le nettoyage ethnique des Arméniens du Nagorny Karabakh » en question
L’Azerbaïdjan a installé dimanche un point de contrôle à l’entrée de cette route sur laquelle la circulation était déjà entravée par un blocus qui a provoqué des pénuries de vivres et de médicaments au Karabakh, région montagneuse peuplée majoritairement d’Arméniens.
La mission russe de maintien de la paix « doit contrôler le couloir de Latchine et assurer son fonctionnement », a exigé jeudi Nikol Pachinian, lors d’une réunion gouvernementale. « Personne, à l’exception de la Russie, n’a le droit de contrôler le couloir », a-t-il affirmé, assurant que l’objectif de Bakou était « le nettoyage ethnique des Arméniens du Nagorny Karabakh ».
Le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elnour Mammadov a assuré jeudi que ce barrage était « une réponse à des préoccupations de nature sécuritaire, compte tenu de l’utilisation abusive de cette route par l’Arménie ». Selon lui, Erevan utilise cet axe « pour le transport d’armes et d’autres activités illégales ».
Une relance bloquée du processus de paix
Ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase se sont affrontées pour le contrôle du Nagorny Karabakh lors de deux guerres, l’une au début des années 1990 et l’autre en 2020.
Nikol Pachinian a également réclamé jeudi « l’envoi d’une mission d’enquête internationale » et « une présence internationale élargie au Nagorny Karabakh et dans le couloir de Latchine ». Il s’était entretenu la veille avec le président russe Vladimir Poutine, qui a rappelé le besoin d’« assurer la stabilité et la sécurité dans la région », selon un communiqué du Kremlin.
M. Pachinian s’exprimait avant sa rencontre à Erevan avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, tout juste arrivée de Bakou où elle a discuté avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pour tenter notamment d’apaiser les tensions.
Ces derniers mois, la Russie, l’Union européenne et les États-Unis ont tour à tour essayé de relancer le processus de paix entre Bakou et Erevan, sans réussite pour l’heure.
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