La France a condamné mardi « avec la plus grande fermeté » le lancement par l’Azerbaïdjan d’une opération militaire au Haut-Karabakh et demandé « la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Cette opération est « illégale, injustifiable, inacceptable », a réagi mardi Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, auprès de quelques journalistes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
La France condamne fermement l’opération militaire lancée par l’Azerbaïdjan au Haut-Karabagh.
Cette offensive doit cesser immédiatement.
Nous avons demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité et tenons l’Azerbaïdjan responsable du sort des populations. https://t.co/9fVzB2KAsA— Catherine Colonna (@MinColonna) September 19, 2023
« Je voudrais souligner que nous tenons l’Azerbaïdjan responsable du sort des Arméniens du Haut-Karabakh », a-t-elle dit, ajoutant que la France était en contact avec ses partenaires européens et américain ainsi qu’avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan. La cheffe de la diplomatie a également dénoncé « l’utilisation d’armes lourdes y compris dans des zones habitées ».
« Convocation d’urgence d’une réunion »
Plus tôt, la France avait demandé « la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ». « Nous demandons une réunion d’urgence compte tenu de la gravité de la responsabilité que vient de prendre l’Azerbaïdjan », a également souligné Catherine Colonna. « J’ai eu plusieurs échanges avec le ministre des Affaires étrangères arménien et nous les poursuivrons à d’autres niveaux et également vis-à-vis de l’Azerbaïdjan », a-t-elle également déclaré.
« Aucun prétexte ne peut justifier une telle action unilatérale, qui menace des milliers de civils déjà affectés par des mois de blocus illégal et va à l’encontre des efforts déployés par la communauté internationale pour parvenir à un règlement négocié », avait souligné plus tôt le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. La France a également exhorté Bakou « à cesser immédiatement son offensive et à revenir au respect du droit international ».
Un incident particulièrement choquant et dangereux
Présent à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire d’État américain Antony Blinken va prendre contact avec « toutes les parties » y compris la Turquie, après le lancement de cette offensive que Washington juge « particulièrement dangereuse », selon un haut responsable du département d’État.
« L’incident dans la nuit est particulièrement choquant et particulièrement dangereux », a déclaré mardi matin à des journalistes ce responsable en relevant qu’il intervenait au lendemain de l’envoi d’aide humanitaire dans cette région enclavée, réclamée de longue date par la communauté internationale. « Nous allons être en contact avec toutes les parties », a-t-il dit, citant la Turquie, allié de l’Azerbaïdjan. M. Blinken a été particulièrement actif sur ce dossier, réunissant à deux reprises à Washington ses homologues des deux pays pour des discussions de paix, sans succès.
L’Azerbaïdjan a lancé mardi une opération militaire au Haut-Karabakh, ou Nagorny Karabakh, demandant le retrait « total et inconditionnel » de son adversaire arménien de cette région disputée depuis des décennies avec l’Arménie. Malgré d’intenses efforts diplomatiques des États-Unis et des Européens, les tensions vont croissantes depuis des mois autour de ce territoire sécessionniste d’Azerbaïdjan, à majorité arménienne, qui a déjà été au cœur de deux guerres entre Erevan et Bakou, dont la dernière en 2020 avait duré six semaines.
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