Le militant panafricaniste béninois Kemi Seba, connu pour ses virulentes prises de positions anti-occidentales, a été déchu de la nationalité française par un décret paru mardi en France au Journal officiel.
Stellio Gilles Robert Capo Chichi – son vrai nom –, 42 ans, « est déclaré avoir perdu la nationalité française », indique ce décret, daté de lundi. « Plus de nationalité française ? Gloire à Dieu . Libéré je suis de ce fardeau », a-t-il écrit sur X.
Selon Valeurs Actuelles, l’État lui reprochait d’avoir « une posture constante et actuelle, résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste » à l’égard de la France, avec notamment « des messages particulièrement virulents, voire outranciers, contre la France, ses représentants et ses forces militaires, incitant à la rébellion contre les autorités locales jugées proches des autorités françaises et portant régulièrement des accusations graves contre ces dernières ».
Il brûle son passeport français
Français de naissance et né à Strasbourg en 1981 de deux parents français, il a également la nationalité béninoise, selon Le Figaro. Parti de France en 2011 pour le Sénégal, il vit maintenant au Bénin depuis 2017 avec sa femme et ses enfants. Selon lui, son passeport français ne lui est utile que pour un quart environ de ses déplacements à l’étranger, notamment pour ses déplacements dans les territoires français d’outre mer. Sinon, il utilise son passeport béninois ou un troisième passeport dont il a refusé de dire la nationalité, rapporte le quotidien national.
En mars dernier, la préfecture du département de l’Essonne avait tenté d’interdire une conférence de ce militant, alors déjà visé par une procédure de déchéance de nationalité, décision suspendue par le tribunal administratif. Dans la foulée, Kemi Seba avait publié en ligne une vidéo où il brûlait un document qu’il désignait comme étant son passeport français, a rappelé mardi le journal L’Essor de la gendarmerie. Il avait alors assimilé cette possible déchéance comme « une médaille pour [lui], une immense décoration de guerre », dans une déclaration sur les réseaux sociaux, selon TF1.
Condamné à six mois de prison dont deux fermes
L’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissout par le gouvernement français en 2006. Il a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale, notamment en 2008 à six mois de prison dont deux fermes pour avoir tenus des propos en août 2006 concernant l’activité de la banque mondiale en Afrique. Il accuse cette dernière d’asphyxier les peuples africains « au point qu’à côté de ça, même Auschwitz peut être considéré comme un paradis », rapporte Le Figaro. Des paroles qu’il continue d’assumer en tant que « figure de style provocatrice, ma stratégie c’est de créer le débat ».
Il est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes et dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux.
Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, où il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
« Relais de la propagande russe » en alimentant « le sentiment antifrançais »
En France, il a été accusé l’an dernier par le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais ».
« Mon client est très heureux. Il m’avait confié une lettre de renonciation (à la nationalité française, NDLR) avant même que la procédure ne soit entamée, et prend acte » de celle-ci, a réagi auprès de l’AFP le conseil de Kemi Seba, Me Juan Branco. L’avocat a pour sa part dénoncé une décision prise par le gouvernement « du fait (des) origines » de Kemi Seba.
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